TEMPS DES CITES (LE)
Les mirabelles

Dans les années 80, les Mirabelles, une cité comme il en existe de nombreuses, est le théâtre de l’ascension de jeunes délinquants vers la Pègre.
Le temps passe, les uns sortent de prison, les autres poursuivent dans la délinquance, et les bandes de caïds se déchirent, se trompent et se massacrent.

Par aub, le 1 janvier 2001

Notre avis sur TEMPS DES CITES (LE) #1 – Les mirabelles

Un petit caïd fera un grand voleur, un petit dealer fera un grand trafiquant, une petite frappe fera un grand malfrat, un petit truand fera un grand malfaiteur. En tout cas, l’histoire de ces quatre jeunes de la cité des Mirabelles laisse présager un avenir difficile, compliqué et dur pour eux-mêmes, leurs familles et leurs rencontres.

FIn des années 70, début des années 80, dans l’hypothétique cité des Mirabelles dans la banlieue parisienne, au milieu des grands ensembles construits dans les années 60, loin des hommes politiques qui pensaient, en mettant à l’ecart cette population, être tranquilles, Boisserie et Ploquin nous racontent l’histoire de Momo, Pap, Rachid et Patrick, quatre garçons sans avenir. Sans avenir, peut-être pas… celui en tout cas qui se profile pour eux est celui du grand banditisme, et leur rêves d’enfants passent par la violence, l’argent et la bande.

C’est avec beaucoup de talent et de finesse que Pierre Boisserie et Frédéric Ploquin nous racontent l’histoire quelque peu banale de la montée d’une bande de jeunes, de la délinquance vers le crime organisé. La qualité de cet album réside dans le fait que nous pouvons passer de la fiction lors de la lecture à la réalité en écoutant les infos. En effet les auteurs, de par leur narration et le sujet constamment d’actualité, nous plongent dans la réalité des banlieues, et c’est avec beaucoup finesses qu’ils traitent du sujet, sans pour autant entrer dans le voyeurisme, le spectaculaire, mais bien au contraire en traitant le sujet avec une approche politique et sociale. Politique car l’on sent une envie d’en dire beaucoup sur le racisme et l’exclusion, et sociale car les auteurs nous présentent aussi de manière un tant soit peu positive les délinquants et leur vie de tous les jours.
La caricature est évidemment facile, et les personnages du flic raciste et du flic venant des banlieues jouent un rôle capital dans l’équilibre de l’histoire.

Du côté des illustrations, Luc Brahy réalise un beau travail, avec un trait dynamique, et des illustrations très réalistes correspondants à merveille au scénario.
Cet album n’a pas (à mon humble avis) vocation à nous ouvrir les yeux sur la vie des banlieues, mais au moins grâce au prétexte de cette histoire, il nous permet de ne pas oublier que pas très loin de nous, la jeunesse en recherche d’identité peut mal finir…

A découvrir.

Par AUB, le 8 novembre 2008

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