TENDRE BANLIEUE
Photos volées

Mehdi sèche les cours. Il s’ennuie, ses parents souvent absorbés par leur travail lui manquent et l’ado tourne en rond. Pourtant un jour, un journaliste intervenant dans son lycée lui fait découvrir une passion : le reportage photographique. Cette révélation va redonner un élan aux activités du jeune garçon.C’est également à ce moment là qu’il se rend compte que Camille, son amie d’enfance, le trouble beaucoup. Mehdi se transforme petit à petit…

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur TENDRE BANLIEUE #18 – Photos volées

Le dessin toujours très classique mais solide de Tito opère comme par magie dans ce milieu adolescent qu’il connaît bien et dont il parle avec aisance
Le contexte est très réaliste et décrit le quotidien des jeunes des banlieues. Le discours de l’auteur n’est jamais pleurnichard mais il insiste pourtant sur la difficulté de vivre des ados en abordant à chaque épisode des thèmes différents.

Cette fois, il s’agit de constater que les ados sont souvent livrés à eux-mêmes durant la journée face au monde du travail des adultes et qu’on leur demande de se prendre en main voire même, de prendre en main des activités élargies à celles de la maison (courses par exemple). Pour gagner leur vie, les parents partent tôt et reviennent tard. Les heures de travail sont augmentées des heures de trajet pour les banlieusards et les jeunes sont plus souvent seuls qu’accompagnés dans ce mode de vie.
Ce quotidien est abordé avec insistance dans l’album et met en avant quelques conséquences du manque d’encadrement involontaire : le désœuvrement et la perte d’enthousiasme. La vie moderne est exigeante et, faute de temps, empêche une bonne communication. Le dialogue se perd, les incompréhensions naissent.

Le jeune Mehdi en arrive même à ne pas savoir dire ses sentiments à celle qu’il aime ce qui empêchera la naissance de leur histoire. Evidement tout n’est pas si noir, car il existe aussi de belles amitiés entre les ados leur apportant ce qui leur manque du cocon familial, mais il faut tenir compte des signaux d’alarme représentés par les dangers qui les guettent devant leur vulnérabilité, celle justement provoquée par l’absence de démonstration d’affection dont ils ont besoin.

Cette série s’adresse à tous, que les ados soient très jeunes ou beaucoup moins, mais également aux quelques parents qui n’ont pas toujours l’œil assez averti pour déceler les symptômes trahissant les problèmes de leurs enfants.
Bien que très classique au niveau du dessin, avec un découpage très sage, l’album se lit d’une traite et le public lycéen devrait s’y retrouver facilement. A noter, les couleurs douces sont très réussies. Cette série est une très bonne initiative, l’histoire est captivante et peut apporter des réponses. A lire !

Par MARIE, le 14 novembre 2006

Publicité