TER
L'étranger

Lors de ses investigations nocturnes dans un cimetière abandonné, le jeune Pip est tombé sur une tombe dans laquelle il y trouve un homme nu, qui, à son approche, ouvre les yeux. Après un moment de stupeur, il découvre que ce dernier, sans mémoire, ne possède aucun langage. Il décide alors de l’entraîner dans son village de Bas-Courtil et à la faveur d’un tatouage sur l’épaule droite de l’inconnu, le surnomme Mandor. Une fois au domicile de Pip et présenté à sa sœur Yss, l’inconnu dévoile très rapidement un don surprenant, celui de restaurer les vieilles mécaniques qui ne marchent plus. Son intrusion dans le village perché et ses étranges aptitudes vont évidemment attirer l’attention de tous les villageois, y compris celle des collèges du Haut-Mesnil et en particulier de la belle Beth. Est-ce que Mandor, au vu des miracles qu’il fait, est réellement ce que certains croient, à savoir celui dont la venue a été prophétisée par les textes ancestraux ?

Par phibes, le 5 mars 2017

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Notre avis sur TER #1 – L’étranger

En cette année 2017, le prolifique Rodolphe revient, après le premier tome de Dickens & Dickens, sous les feux des projecteurs pour nous proposer une nouvelle saga aux accents de science-fiction qui doit se décliner en trois épisodes. Associé pour l’occasion au dessinateur suisse Christophe Dubois, il nous entraine dans une histoire exotique futuriste et pleine de mystères.

Pour ce faire, c’est le personnage principal qui prend les rênes de ce premier épisode en narrant (à la première personne) son équipée pour le moins surprenante. Découvert nu et sans souvenir dans une tombe abandonnée sur un monde des plus atypiques, ce dernier est donc appelé, tout comme le lecteur, à découvrir ce qu’il est réellement. Personnage évolutif (il est doté d’une faculté d’adaptation exceptionnelle), naturellement habile de ses mains, Mandor nous fait part de son témoignage, au travers d’un parcours initiatique aux allures prophétiques qui doit nous faire comprendre ce qu’est le monde de Ter et quelle est sa place dans celui-ci.

Force est de constater que Rodolphe, assurément inspiré par le travail effectué en partenariat avec Leo dans les séries Kenya, Centaurus, Amazonie… a décidé de titiller notre curiosité en nous plongeant dans un univers où le mystère prend toute sa place. A la faveur de son personnage clé Mandor, il nous fait découvrir sa structure primitive que l’on suppose post-apocalyptique et qui semble quelque part familière de par les nombreuses mécaniques possédées par Pip, ses habitants sans ambition réelle et au final, dans un tour de main efficace, sa véritable nature. La surprise est donc au rendez-vous et se veut mêlée à une intrigue des plus convaincantes, teintée quand il le faut d’un brin de sensualité, et dont on a envie d’en connaître tous les aboutissants.

Côté dessins, l’on pourra saluer la prestation de Christophe Dubois. En effet, cet artiste démontre un très grand potentiel pictural qu’il a su peaufiner depuis Le cycle d’Ostruce jusqu’à la Balade de Magdalena. Son trait se nourrit d’un détail et d’une finesse impressionnants et d’un réalisme chaleureux qui ont la particularité de donner une vision adroitement convaincante de l’univers dépaysant de Ter. Bien évidemment, ce dessinateur fait preuve d’une grande inventivité dans la façon d’articuler le monde que découvre Mandor, grâce à des décors réellement bluffants et des personnages aux expressions fort bien soignées.

Un premier volet on ne peut plus engageant réalisé par des artistes réellement complémentaires et qui nous fait espérer une suite au plus tôt, à découvrir urgemment aux éditions Daniel Maghen.

Par Phibes, le 5 mars 2017

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