TER
Le guide

Avec le premier volet de cette trilogie, Rodolphe nous immergeait dans les prémices d’une aventure futuriste pour le moins captivante. A la faveur d’un premier final époustouflant, le scénariste trouvait le juste soubresaut qui devait plonger le lecteur dans un bouillant questionnement. Quelques cinq petits mois plus tard, nous retrouvons l’intrigant Mandor, amnésique de son état et prophète intronisé, dans la suite de son « initiation », au moment où le monde sur lequel il se trouve est atteint de soubresauts inquiétants.

Force est de constater que cette deuxième partie de récit se veut conserver l’attrait de la première heure. Les péripéties liées à Mandor continuent à attiser la curiosité et viennent ici apporter de manière très bien pesée quelques réponses aux nombreuses interrogations. Le statut de Mandor évolue assez rapidement, passant, grâce à des visions inopinées, d’affabulateur à prophète. L’énigme autour de sa personne semble donc se dissoudre tout en fédérant les protagonistes et oriente l’aventure dans une sorte d’exode vers un inconnu (une sorte de terre promise) qu’exilés et lecteur découvrent en même temps.

On concèdera que Rodolphe gère très habilement les pérégrinations hésitantes de ses personnages et du peuple qui les accompagne. D’une manière certes linéaire, l’artiste nous affranchit à chaque pas sur le périple d’un Mandor qui se réveille progressivement et nous en met plein les yeux. Un autre univers s’ouvre aux expatriés, un univers de métal assurément original et futuriste dont on va bientôt apprendre sa grande fonctionnalité et ce qui le grève, et également la place du fameux prophète.

La prestation précédente de Christophe Dubois avait été très enthousiasmante. Celle de ce tome reste du même acabit. L’artiste reste dans ses dispositions réalistes qui forcent l’admiration. Sous le couvert d’une colorisation de toute beauté, il met en images des décors de science-fiction (ceux souterrains en particulier) d’une richesse corrodée et d’une profondeur incroyables qui font penser à ceux réalisés par Grun dans Metronom. Les personnages sont également bien représentés, dans un jeu d’expressions très réaliste, conforté par des gros plans particulièrement admirables. A noter que les éditions Daniel Maghen profitent de cet album pour mettre à l’honneur le travail de l’artiste au travers d’un cahier d’une quinzaine de planches regroupant de nombreuses esquisses liées à l’univers de Ter.

Un deuxième tome de très grande qualité, qui se veut un régal de lecture et qui mérite un gros coup de cœur. Vivement la dernière partie !

Par Phibes, le 19 octobre 2017