TERENCE TROLLEY
Le dernier chaînon

Ce deuxième volet est l’occasion pour Serge Le Tendre de clore les aventures explosives et peu ordinaires du fameux Terence Trolley, homme d’action au grand cœur meurtri profondément qui s’est lancé dans un combat hors norme contre une multinationale dont les laboratoires secrets font des expérimentations contre-nature sur de très jeunes enfants.

Force est de constater que le scénariste est parvenu avec un certain panache au terme de cette histoire à haute teneur fantastique. Grâce à son héros et à l’interaction de petits personnages à prime abord sans défense, il est arrivé à nous plonger dans une intrigue addictive, se rapportant indubitablement à une thématique moderne liée à la manipulation du genre humain dès sa naissance. A n’en pas douter, le fait de cadrer son récit dans un avenir assez proche peu engageant profondément grevé par le réchauffement climatique vient rajouter une touche supplémentaire de tension qui se veut des plus intéressantes et qui permet à l’auteur de se libérer de toute contrainte rationnelle.

A la faveur d’une bonne dose d’actions perpétrées par les échanges entre la Panaklay représentée par Brigit et Terence, d’effets spéciaux induits par les capacités extraordinaires des enfants Neway et Lilly, de l’intervention de nouveaux personnages sussurés ou vus furtivement en première partie et d’un rebondissement final à sensations bien étudié, l’on concèdera bien volontiers que l’on ne s’ennuie pas une seconde au point de lire les péripéties à grosses goulées.

Le graphisme anguleux de Patrick Boutin-Gangé reste conforme au tome précédent dans des effets visuels qui marquent toujours aussi sympathiquement. L’artiste joue particulièrement bien sur les zooms et la dynamique de ses actions. Pareillement, ses personnages sont vraiment concluants dans leurs expressions (qu’ils soient du côté de la Panaklay ou de Terence Trolley), certains comme les enfants étant particulièrement craquants.

Une fin de dyptique futuriste entreprenante à souhait à porter au crédit de ses auteurs.

Par Phibes, le 19 février 2021