TERRE DE FEU
Les Noctambules

Quand on lit Terre de Feu comment ne pas penser à L’Homme des hautes plaines ou à Josey Wales hors-la-loi de Clint Eastwood ou encore à Dead Man de Jim Jarmusch. Avec cette série, David B. revisite et s’approprie le genre du western pour lui donner cette dimension onirique si singulière qui le caractérise. Encore plus présente dans ce second tome par rapport au précédent, cette ambiance à la fois déroutante, oppressante et fascinante nous envoûte totalement et nous transporte tout au long du récit. Cette atmosphère est due à ce flegme propre aux personnages de David B. et à son talent de scénariste mais aussi, et en très grande partie, au superbe dessin d’Huges Micol. Tout en nuances de gris, les paysages de la steppe patagonienne battus par un vent violent ou la mer grosse et agitée où s’entrechoquent les icebergs sont dépeints avec beaucoup de force.

Concentré cette fois-ci sur les Noctambules et l’Archer Rouge, ce second tome ne répond guère aux questions du tome 1 laissées en suspens et en pose lui-même quelques nouvelles. Notamment avec l’arrivée de ce petit homme au long nez pas plus grand que les hautes herbes de la steppe qui se fait appeler Monsieur Gris. Il se présente comme un marchant ambulant mais très vite on perçoit que s’il s’est rendu au manoir de Lord Hexam ce n’est pas uniquement dans le but de vendre des Bibles… Il y a aussi le cynique et ambigu Pleine Lune membre du Conseil Rouge avec qui on va faire plus ample connaissance ; Pleine Lune un surnom qui rappelle étrangement celui des Noctambules… Et puis il y a aussi les relations entre l’Archer Rouge et le dieu Huecuevo qui se dégradent et vont conduire ces derniers vers des destins insoupçonnés…

Enfin, tout ça pour dire que ce deuxième est très réussi et laisse présager encore du bon pour la suite, qui espérons-le nous apportera tout même quelques éclaircissements sur le propos et la finalité de ce passionnant récit.

Par melville, le 5 décembre 2009