TESTAMENT DES SIECLES (LE)
Melencolia

 
Le testament des siècles est avant tout un roman écrit par Henri Loevenbruck et paru en 2003, tout comme (mais avant) le célèbre Da Vinci Code avec lequel on pourra d’ailleurs observer quelques ressemblances. Quoi qu’il en soit – le but ici n’est pas de relancer des débats déjà menés – les éditions Soleil proposent aujourd’hui l’adaptation en bandes dessinées du Testament des siècles.

Pour ceux qui connaissent le roman, la surprise ne viendra sans doute que de la manière dont le découpage et la mise en images ont été faits. Pour les autres, l’histoire s’annoncera intéressante même si, il faut le dire, les histoires de personnages se battant seuls contre des poissons beaucoup plus gros qu’eux ne sont plus vraiment d’originales hypothèses de départ. En effet, Damien est là un quidam qui se trouve projeté au cœur de phénomènes qui le dépassent. Et face à lui, le Bilderberg, un groupe (réel) à qui l’on prête l’ambition de créer un ordre mondial et qui suscite la curiosité par le fait qu’il n’est pas médiatisé et que ses membres sont pour certains d’illustres personnages – certains sont nommés dans la BD. Lobbies, sectes, anciens services secrets, groupes occultes… Le Bilderberg fait bien partie de cette série d’entités qu’on voit fleurir dans la BD actuellement. Ajoutez à cela les spectres de Chagall et Dührer, et vous voici devant les grands noms du casting du Testament des siècles !

Ce qui peut gêner un peu au niveau du scénario, aussi, ce sont peut-être quelques courts-circuits qui font perdre à l’histoire une part de sa crédibilité. Par exemple la vitesse avec laquelle le tandem Damien / la journaliste va se former. Ou la vitesse avec laquelle cette dernière va réussir à "lire" l’œuvre prise par Damien dans la cave de la maison incendiée…

Au niveau du dessin et de la couleur (signés respectivement Christian Pacurariu et George Freeman), quelques faiblesses aussi, malheureusement. Mais pas énormes, rassurez-vous. Seulement, certains cadrages ou certains plans ne sont pas des mieux élaborés ; pour exemple, cette scène dans laquelle nos deux héros vont chez le curé : on apprend de la bouche de l’un des deux que le regard de l’homme d’église trahissait une certaine terreur… mais jamais on ne voit de gros plan dudit visage ! Dommage.

Au bilan, Le testament des siècles T1 est un bon album mais qui mériterait sans doute un petit plus pour pouvoir rivaliser sur un pied d’égalité avec d’autres de la même trempe. Un premier tome pouvant être un galop d’essai, on attendra avec intérêt de lire la suite !

Nota : la couverture a été réalisée par Djief.
 

Par Sylvestre, le 26 septembre 2007