TEXAS COWBOYS
Tome 1

Harvey Drinkwater, jeune journaliste à Boston, est envoyé à la place d’un collègue qui vient d’avoir un accident, au Texas pour faire un reportage sur le "Hell’s Half Acre", le coin le plus dangereux du pays. C’est l’occasion pour Harvey de laisser tomber le journalisme, de partir à l’aventure et à la limite de trouver une femme.
Mais sur place il se rend bien compte qu’il n’est pas le seul "aventurier". Il y a la belle Betsy Marone qui plume les pigeons au poker depuis 4 ans, par exemple, ou encore ce Sam Bass recherché par tous qu’il croise alors qu’il s’entraîne au tir… Alors Harvey a du chemin à faire… Ça ne vient que de commencer et il est loin d’être au bout de ses surprises et de ses rencontres…

Par fredgri, le 21 août 2012

Publicité

Notre avis sur TEXAS COWBOYS #1 – Tome 1

Prépublié dans Spirou, cette série nous ramène le duo gagnant d’Omni-visibilis et leur permet donc de s’essayer au western pour notre plus grand plaisir.

Mais parlons un peu de cette prépublication !
Se présentant comme des petits cahiers en encarts centraux, cette série prend d’abord la forme d’un hommage affiché pour les vieux pulps qu’on pouvait déjà lire à la fin du 19 ème siècle.
Le papier tente de reproduire le côté cheap et les "fausses couvertures" ramènent vers une sorte de sensationnalisme désuet à grand coup d’effets d’annonce tonitruants. Donc tout y est. Ces petits livrets se découvrent au grès de quelques numéros (à ce jour ils sont inclus dans les numéros 3831, 3835, 3840, 3848, 3854, 3862, 3871 et 3875, donc mine de rien, du 1 er Septembre au 18 Juillet), revenant comme des épisodes d’une série qu’on retrouve régulièrement, on est donc bien dans l’esprit pulp avec un retour au western qui louche vers les classiques, vers les bonens vieilles gueules. On y parle de shérif, de gangsters, de pillages de banque, de belle inconnue et d’un jeune gars de la ville, le tout enrobé avec des colts et un côté décalé qui fait régulièrement sourire.

Les auteurs et Dupuis ont donc eu une très bonne idée en prépubliant cet album sous cette forme. Car non seulement la référence saute tout de suite aux yeux, mais en plus ce côté "récits courts" ouvre les portes vers des petites expérimentations formelles très sympathiques. Les auteurs pouvant ainsi s’amuser avec le temps, avec les souvenirs des uns et des autres, allant jusqu’à mener plusieurs récits en même temps, quitte à semer la zizanie et remettre régulièrement en jeu leur propre intrigue !

C’est un scénario très adroit que nous offre là Lewis Trondheim, qui mélange à son humour habituel un zeste de drame, de dureté.
Néanmoins, l’Ouest qui est présenté ici relève bien souvent de l’image d’Epinal, les auteurs ne forcent pas le côté trop sauvage pour permettre judicieusement aux personnages de se développer, d’avoir l’espace qu’il faut pour s’exprimer, sans trop les bousculer.

On a tout de même l’impression qu’ils ne font que frôler l’histoire qui se déroule, que ce côté faussement détaché qu’il arborent lime un peu la passion qu’ils pourraient mettre dans cette aventure. Il y a une ambiance relativement tranquille (sauf dans les scènes du Sherif et de son adjoint, évidemment).
A la finale, on est donc assez loin de cette zone de haut danger que laissait entendre le rédacteur en chef du journal ou travaillait Harvey. On reste dans l’archétype de la bonne vieille ville qui sert de décor à tout les westerns dignes de ce nom !

Mais loin de se cantonner dans un vague hommage, Trondheim et Bonhomme portent un regard attendri sur ces multiples aventures qui ont bercé leur enfance, mais aussi leurs lectures d’amateur de BD. Et je trouve que le style du dessinateur ne m’a jamais autant fait penser à celui de Christian Rossi, par exemple, c’est très expressif, vivant et on a régulièrement droit à des planches sublimes !

Donc les récits s’entremêlent, les personnages demeurent à la fois fascinants et attachants.
C’est une complète réussite qui devrait charmer tout amateur de récits d’aventure, de bons Westerns et d’intrigues à plusieurs voix.
Du bonheur que je vous conseille très vivement !

Par FredGri, le 21 août 2012

Publicité