The Ape - Le Singe tueur

Installé depuis quelques temps dans un petit village, le Dr Adrian est pour le moins peu apprécié, voire craint. Même les enfants s’amusent à jeter des pierres sur sa maison. Pourtant, ce docteur parait très bien, il s’acharne même à essayer de rendre sa mobilité à Frances, dont les jambes sont paralysées. Ce qui dérange peut-être alors, ce sont ses méthodes. Et un accident survenu au cirque, qui représente une aubaine pour le professeur, ne va pas arranger les choses…

Par VincentB, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur The Ape – Le Singe tueur

Cédric Perez signe avec The Ape – Le singe tueur, sa deuxième bande dessinée, et comme pour sa première Caligari il s’occupe aussi bien de l’adaptation (et donc du scénario) que du dessin et de la couleur. Et comme pour Caligari également, The Ape est l’adaptation d’un film de la première moitié du XXème siècle du même nom (de William Nigh avec Boris Karloff, sortit en 1940).
Je vais être tout de suite honnête : n’ayant pas vu le film, je suis évidement incapable de juger du travail d’adaptation. Je n’ai donc eu accès qu’à l’aspect intrinsèque de la bande dessinée.

La bande dessinée tourne autour du personnage du professeur, qui joue un peu ici le rôle du savant fou obsédé par son œuvre : la guérison d’une de ses patientes handicapée qui lui rappelle la maladie de sa fille. Néanmoins, le personnage offre une intéressante perspective puisque reposant sur la dualité d’un comportement altruiste mais extrémiste avec ses méthodes démesurées, il semble avoir perdu la notion de bien ou de mal. Néanmoins le personnage aurait gagné en intensité si son caractère avait été moins défini, si son aspect inquiétant, déjà présent par le fait que ses lunettes ne laissent que peu transparaître ses émotions, avait été développé. On ne peut que se sentir frustré par l’utilisation de ce personnage, dont la dualité aurait pu être mieux exploitée, d’autant plus qu’il s’agit du personnage principal. Mais peut-être que cela n’est pas du ressort de l’auteur mais dû au film original.

En fait, on sens que pour l’ensemble de cette bande dessinée, l’auteur avait trop à mettre pour correctement développer en ces 46 planches, à moins, bien sûr, qu’il ait effectivement à retranscrire l’ensemble du film en 46 planches.
Au final on se sent frustré que certains éléments n’aient étés plus développés et restent en suspend.

On retrouve un peu l’ambiance des vieux films, même si, évidemment, l’utilisation de la couleur signifie bien que l’auteur à cherché une modernisation par rapport à l’œuvre originale. Néanmoins le rythme ou encore les dialogues renvoient bien à cette période cinématographique qu’est le début du XXeme siècle.

Le trait de Perez peut faire penser à celui de Jouvray avec ses dessins non encrés. Perez utilise des hachures pour l’ombrage ce qui donne un résultat assez réussi, et ses couleurs collent très bien à son style graphique. Les Etats-Unis des années 40 sont bien retranscrites avec la petite ville et les costumes.

The Ape s’avère au final frustrant, tant dans le développement que dans la conclusion. Le potentiel était apparemment bien présent, mais peut-être l’auteur aurait-il dû se laisser plus de liberté vis-à-vis du film ? Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un agréable divertissement, un one-shot sympathique que l’on peut relire avec plaisir, d’autant plus que ce genre de récit, typique du début des longs métrages, n’est pas légion en bande dessinée.

Par VincentB, le 4 juin 2008

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