The bizarre comics of Boody Rogers

Craig Yoe se penche sur la carrière de Boody Rogers, un auteurs américain des années 40/50 qui produisit des comics qui figurent certainement parmi les plus étranges, les plus délirants qui soit ! Ainsi, à travers ce petit Best of nous pouvons découvrir ses personnages les plus célèbres, comme la belle et incroyablement puissante Babe, Sparky Watts, l’homme qui rétrécit et rencontre alors les créatures les plus farfelues qui vivent dans le monde du minuscule, il y a aussi Jasper Fudds qui peut courir extrèmement vite ainsi que Dudley avec son chien…

Par fredgri, le 31 janvier 2010

Notre avis sur The bizarre comics of Boody Rogers

Dans le monde de la BD, et surtout dans ces années ou il n’y avait pas la même médiatisation, il n’est pas rare de découvrir, longtemps après, d’obscures auteurs qui, malgré tout, avaient un univers très personnel et souvent assez délirant. Nous avons eu droit récemment à une rétrospective sur l’œuvre de Fletcher Hawks et ici, c’est le tour de Boody Rogers. L’univers de ce dessinateur est complètement hallucinant, débridé et sans limite. les jardins sont peuplés de créatures qui ressemblent plus à des extra terrestres qu’à des insectes, les femmes sont super fortes et font la nique aux meilleures équipes de baseball, la campagne américaine est remplie d’une faune certes un peu débile sur les bords mais très singulière aussi, on ne s’étonne pas de trouver un héros avec des pieds énormes, un autre tellement petit que l’on ne voit que ses pieds apparaitre en bas d’un chapeau, il existe une tribu de centaures qui monte des femmes pour faire des courses etc etc. C’est comme ça pendant près de 130 pages !
Incroyable.
En ouvrant ce recueil il faut tout de suite accepter d’entrer dans un univers très original qui bouscule tout les a priori, toutes les références que l’on connait. Même si le graphisme a un peu vieilli, c’est tellement barré qu’on se prend vite au jeu et on dévore ces histoires sans se poser de questions. On se demande juste ou a-t il bien pu trouver toutes ces idées. Mais, avant tout, ça n’est jamais réellement stupide, au contraire, les scénarios ne vont peut-être pas super loin, néanmoins, je trouve que c’est très enlevé, Rogers va jusqu’au bout de son délire, construit progressivement un monde assez cohérent, bourré d’humour et de dérision, il ne se prend pas la tête à se documenter et c’est justement cet aspect que j’aime beaucoup. Le monde minuscule du jardin n’a aucun insecte, juste des créatures insensées et Sparky Watts ne semble pas vraiment s’en étonné, après tout il n’y connait rien lui même et ça lui semble normal d’y trouver une bestiole avec deux têtes de femme montées sur un unique buste, lui même attaché à un étrange corps de monstre… C’est comme ça dans les histoires bizarres de Boody Rogers.
J’aime beaucoup découvrir ce genre d’univers, d’artistes qui, même si ils sont passés inaperçus et donc ont disparu des recueils d’histoire de la BD (c’est tellement plus important de parler de ce que tout le monde connait) ont permis à ce médium de ne pas toujours se prendre au sérieux et de construire des histoires sans concessions.
Car, en effet, la BD ça n’est pas uniquement tout ces albums que l’on connait tous, mais c’est aussi ces œuvres méconnues qui méritent grandement d’être un minimum mises en avant.
Alors, pour conclure, si vous aimez la bonne BD bien déjantée, si vous voulez découvrir un aspect résolument fun de ce médium, n’hésitez pas à vous procurer ce Boody, même si c’est de la VO, mais quel pied de s’immerger dans ce délire permanent dont bien des auteurs modernes pourraient s’inspirer, définitivement !

Par FredGri, le 31 janvier 2010

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