The Dark Knight Return (nouvelle édition)

(Batman, the return of the Dark Knight 1 à 4)
Alors que le troisième volet de Dark Knight sort en France, Urban repropose la première mini série…
Bruce Wayne a depuis longtemps rangé son attirail de Batman, il a un temps espéré pouvoir remettre dans le droit chemin ses vieux ennemis comme Joker et Two face, grâce à un suivi psychologique pour les réincerer plus facilement. Mais voilà, les choses empirent et le justicier refait surface une dernière fois pour se lancer dans la mêlée, afin de régler une bonne fois pour toute leur compte à ces gangs néo nazis qui envahissent les rues, mais surtout pour rappeler à ces vieux compères comme Superman, à la solde d’un gouvernement médiatique, qu’il est enfin temps de frapper du poing, de sortir des clous pour un ultime round !

Par fredgri, le 10 mars 2016

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Notre avis sur The Dark Knight Return (nouvelle édition)

En effet DC a décidé de relancer, même l’espace d’une nouvelle mini-série, la "franchise Dark Knight", toujours avec Miller aux commandes, mais cette fois assisté par Brian Azzarello et Andy Kubert ! C’est l’occasion de redécouvrir l’histoire originale, fondatrice…

Œuvre maitresse de Miller et pilier, avec le Watchmen de Moore et Gibbons, d’une nouvelle écriture dans les comics à la fin des années 80, ce Batman Dark Knight est un véritable chef d’œuvre du comics moderne, une référence du récit sombre, d’anticipation, une critique d’une certaine Amérique, mais aussi un sujet de polémique en ce qui concerne l’auto défense que défend ce personnage aux méthodes généralement très expéditives !

J’avoue ne pas avoir été séduit au premier abord par les planches au graphisme agressif de Miller. Ça m’a demandé un certain travail et plus de maturité, mais l’effort en valait le coup tellement cette œuvre est fascinante ! C’est en suivant l’exemple de Miller et Moore qu’une nouvelle génération d’auteurs lancèrent ensuite les super héros vers des voies plus matures, plus tortueuses, faisant ainsi, entre autres de ce Dark Knight une œuvre essentielle, indispensable.

Car Miller ne revient pas seulement sur la matière même du personnage, sur ses engagement sans concession, il déborde du propos purement manichéen pour mettre en avant l’essence originale du justicier, ce besoin de se venger, de régler les comptes avec cette pègre, ce mal qui se glisse partout dans la ville. Miller amène donc l’idée d’une certaine auto-défense plus engagée, plus extrémiste. C’est peut-être là la délicate frontière avec ce qui l’a précédé depuis quelques décennies. Mais Miller se présente ainsi , depuis ses Daredevil, comme l’étendard d’une écriture plus viscérale, moins froidement cérébrale, qui s’oppose aux conventions, aux habitudes manichéennes du comics. Néanmoins, Miller a aussi l’intelligence d’épaissir son intrigue, de glisser des niveaux de lecture qui permettent de bien se rendre compte qu’il n’est pas seulement question d’une banale histoire de Batman.
Il parle d’une certaine justice, du rôle d’un héros, de ses responsabilités, revenant ainsi sur l’aspect "en marge" de ces héros tel qu’ils étaient à leur début… Ils ne combattaient pas seulement les malfrats, mais aussi l’establishment tentaculaire, ne s’inscrivant absolument pas dans un rôle de héros institutionnels !

C’est beau et indispensable.

Le cadeau parfait pour tout amateur de beaux dessins et pour tout les fans de Miller !

Par FredGri, le 10 mars 2016

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