The darkness saga

(Legion of Super-Heroes 287 + 289 à 296 + Annual 1)
Alors qu’ils vaquent à leurs occupations habituelles, les légionnaires commencent à se rendre compte qu’une mystérieuse force s’immisce dans l’univers, attaquant ici une planète, là une colonie, volant des éléments éparses d’une machine en devenir… Progressivement, Darkseid prend le contrôle d’une race entière de daxamite, par exemple (une race qui possède les même capacités que Superman, une fois qu’ils se trouve sous le soleil jaune). Mais la Légion ne semble pas pour autant réussir à endiguer le fléau qui se répand de plus en plus…

Par fredgri, le 3 novembre 2020

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Notre avis sur The darkness saga

Comme beaucoup d’autre séries DC, La Legion of Super-Heroes n’a jamais réellement été mise en avant en France. Que ce soit les traductions chaotiques d’Arédit ou carrément l’absence des publications française pendant des dizaines d’années, jamais le lecteur n’aura eu vraiment la possibilité d’être initié efficacement à cet univers du futur.

Apparu en 1958 dans les titres consacrés à Superboy, la Legion va très vite avoir ses propres aventures et gagner au fur et à mesure une véritable mythologie que vont alimenter tout les auteurs qui vont se succéder ensuite.
Le principe de la Legion est assez simple en fait. Au trentième siècle, admirateur de Superman et de ces super-héros du vingtième siècle qui avaient vécu tellement d’aventures héroïques, un groupe de jeunes, dotés de pouvoirs, décide de monter un club pour perpétuer cet idéal. De ce premier club de fan très vite vont s’instaurer un certain nombres de règles, la Legion devenant rapidement un groupe à part entière, composé de teen-agers possédant chacun un pouvoir bien spécifique.

Nombreux sont les artistes à y faire leurs armes (en vrac, on peut citer Curt Swann, Jim Shooter, Dave Cockrum, Mike Grell etc.) et le nombre de légionnaires va grossir à vue d’œil. Progressivement, les personnages intègre complètement l’écurie DC et les noms de Cosmic Boy, Lightning Lad ou Saturn Girl sont dorénavant aussi connus que les autres. Malgré tout, au début des années 80, tout ce petit monde s’essouffle un peu, les auteurs qui s’occupent de leur destinée n’y croient pas plus que ça… il est temps de redynamiser tout ça. On demande donc à Paul Levitz, un scénariste qui avait déjà brièvement travaillé sur la série, de reprendre le flambeau.
Levitz, qui commence déjà à grimper dans la hiérarchie DC (il finira Président de la boite jusqu’en 2010), va devoir rebooster le titre. Il retrouve Pat Broderick pendant deux ou trois numéros, avant de s’adjoindre les services de Keith Giffen. Commence alors, en 82, l’une des périodes les plus riches et enthousiasmantes de la Legion, une période qui va être décisive, car elle va amener un regain d’intérêt pour ces personnages, des hordes de fans vont se révéler passionnés par cet univers, le titre faisant soudain partie des meilleures ventes ! Levitz restera sur le titre pendant 7 ans et ce "run" figure encore parmi les meilleurs de l’histoire du comics mainstream.

Le coup de génie du duo Levitz/Giffen c’est d’avoir plus ou moins lancé leur meilleur arc dès le début. En effet, la saga Darkness permet à la fois de remettre de l’ordre, de réinstaurer tout un tas de petits codes, de points de relation entre tel ou tel personnage et d’imposer une patine tout de suite. L’écriture de Levitz ne se concentrant pas sur une seule et même grande histoire, il nourrit tout un tas de petites intrigues qui s’entremêlent, lui permettant ainsi de développer des intrigues amoureuses, de lancer ses personnages dans des mission suicides, tout en mettant en avant des personnages secondaires. Ce qui fait que très vite on s’attache aux personnages, on découvre davantage l’univers qui les entoure et les connections qui les unissent.
L’intrigue autour de Darkseid met néanmoins du temps à s’installer et finalement est assez rapidement réglée. Parce que ce qui compte, avant tout, c’est l’interaction entre tout ces super-héros.
Le style de Giffen est assez particulier, un trait personnel, parfois difficile, mais qui prend rapidement de la force, grâce à un encrage très fin et subtile.

Le mixage entre SF et Super Héros est vaiment intéressant.
Cet album est une excellente introduction pour appréhender cet univers, non seulement l’écriture de Levitz permet petit à petit de découvrir chaque personnage, mais aussi des morceaux de leur passé. C’est très vite passionnant à suivre, on se laisse complètement gagner par l’enthousiasme (au point d’avoir très vite la suite…). Le volume est épais, d’un prix très abordable et c’est le moyen idéal pour devenir accro !

Si vous aimez le comics de super-héros intelligemment écrit, si vous voulez retrouver cette énergie des années 80, bien loin de l’esprit faiseur qui règne actuellement, je ne saurais assez vous conseiller de redécouvrir ces aventures.
D’autant qu’Urban met en parallèle cet excellent début de run et la reprise actuelle par Brian Bendis, de quoi se rendre compte combien les époques sont en effet bien différentes !!!

A consommer sans modération

Par FredGri, le 3 novembre 2020

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