The Deluxe Edition
("MARSHAL LAW" 1 à 6, "MARSHAL LAW: FEAR AND LOATHING Prologue", "MARSHAL LAW TAKES MANHATTAN", "MARSHAL LAW: KINGDOM OF THE BLIND" + "MARSHAL LAW: THE HATEFUL DEAD", "MARSHAL LAW: SUPER BABYLON" et "MARSHAL LAW: SECRET TRIBUNAL" 1 et 2)
Dans le monde de Marshal Law, les super héros sont le produit des étranges expériences du docteur Shocc, un ancien nazi qui a très vite compris que la race humaine serait tentée par le pouvoir, par la puissance et que proposer aux Etats Unis la possibilité d’avoir une troupe d’élite surpuissante serait un atout de plus pour son ambition galopante. Seulement voilà, ces hommes et ces femmes, une fois la guerre dans la zone terminée, une fois San Fransisco détruite, sont devenus très vite ingérables. Mis à part quelques personnalités déclarées héros nationaux, ils sont pour la plupart devenus hors la loi. Le Marshal est donc mandaté pour s’occuper des récalcitrants et faire en sorte que justice soit respéctée.
Depuis quelques temps, un mystérieux super-tueur, plus connu sous le nom de "Sleepman", assasine sauvagement, après les avoir violé, des jeunes femmes déguisées en Celeste, la plus connue des Sirènes. Le Marshal se lance donc à sa poursuite et ses premiers soupçons tombent sur le "Public Spirit", le héros ultime, la fierté du pays. Que se cache-t il derrière cette façade parfaite ?
Il doit ensuite aller s’occuper récupérer le Persecutor qui vient d’être interné dans l’asile des héros. Malheureusement la situation dégénère très vite et le Marshal doit affronter une bande de super-héros complètement frappée !
Il se retrouve ensuite face au Private Eye, un vigilant costumé qui fait régner la justice la nuit, mais son ancien sidekick, devenu Gangreen, est devenu fou, il sème la terreur partout autour de lui, il faut réagir…
Par fredgri, le 29 avril 2013
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9781401238551
Notre avis sur The Deluxe Edition
Oui, Marshal Law est l’une de ces perles qu’il est bon de savourer, même si on ne la découvre que des années après sa création.
Parue à partir d’Octobre 87 dans le label Epic de Marvel, la première mini-série de Marshal Law est une véritable bombe. Le projet s’inscrit dans la même mouvance que le Watchmen de Moore, que le Dark Knight de Miller, le The One de Veitch ou encore le plus tardif New Statesmen de Smith. C’est à dire un mouvement déconstructionniste du mythe du super-héros, un regard très radical sur les éléments de la culture dominante dans les comics qui sont tous mis à l’épreuve, abattus et découpés en morceaux. On voit une sorte de Superman idéalisé, avec des besoins sexuels décuplés, manipulant le système et l’opinion publique, on y voit des parodies perverties des Avengers, de Batman, de la Légion des super-héros, de Spider-Man, on parle d’eugénisme, de chirurgie avec ces super femmes aux formes exagérément rebondies mille et une fois parodiées et sujettes de multiples fantasmes populaires, et au milieu de tout ça le Marshal apparait comme une sorte de super Clint Eastwood version Punisher cuir sado maso aux couleurs d’une Amérique limite fascisée !
Mais là ou Marshal Law se démarque quelque peu, tout de même, c’est qu’il n’y a aucune réelle concession, c’est plus radical que radical. Le personnage principal est un ancien soldat super dopé envoyé faire la guerre dans la zone, il y est revenu particulièrement marqué par les horreurs qu’il y a vu et par les réactions de ces héros sans remord !
J’ai longtemps eu un gros préjugé sur ce personnage, je me disais qu’il devait s’agir du gros truc bien bourrin, sans finesse, et en fin de compte, même si ça n’est pas un bijou de subtilité, c’est véritablement un formidable album à lire absolument. Le travail de Mills permet lui aussi de poser des questions intéressantes sur le rôle du pouvoir, ses dérives, le besoin qu’a l’humanité de se surpasser et de se pervertir inconsciemment ! Le Marshal Law est l’un des derniers bastions de rigueur, même si pour exercer son "rôle" il doit utiliser les mêmes techniques, les mêmes armes que ses adversaires et certainement tomber dans les mêmes excès !
Alors, ce qui est aussi vraiment intéressant, en plus des thématiques abordées, c’est l’écriture de Mills. Il nous a depuis habitué à des choses bien plus franches et violentes (Slaine, etc.), mais ici il joue sur les monologues intérieurs, sur les narrateurs différents selon les approches, il mélange les ambiances, tantôt tristes, tantôt amères, tantôt enjouées. Son héros alimente une ambiguité assez anti-conformiste et le super-héros apparait davantage comme une sorte de fantasme pervers d’une humanité en mal de puissance. Les dessins de Kevin o Neill se peuplent de détails partout, surchargeant même parfois les planches avec des mots, des symboles inscrits sur les murs, qui rajoutent un sens peut-être plus caricatural que le propos de Mills lui même ! Mais il se dégage de l’ensemble une atmosphère tellement complexe et extrème que le résultat en est fascinant.
D’autant que progressivement le style de O Neill se fait de plus en plus sec et vif, voir même outrancier.
Ce projet éditorial a une longue histoire et arrive enfin après une longue attente.
Tout d’abord prévu comme une véritable intégrale sous forme d’un omnibus qui devait sortir chez Top Shelf et qui devait véritablement contenir tout le matériel autour du Marshal, il a fini par atterrir chez DC dans une version quelque peu tronquée. Car, il manque dans cet imposant volume (qui fait tout de même près de 480 pages !) les deux nouvelles de Mills illustrées par O Neill ("The Day of the Dead" et "Cloak of Evil"), ainsi que les trois mini-séries cross over ("The Mask/Marshal Law", "The Savage Dragon/Marshal Law : Ten" et "Pinhead vs Marshal Law : Law in Hell", mais on se doute que pour ces 6 comics il doit certainement y avoir eu des problèmes de droit !)
Néanmoins, cette très belle édition Deluxe est un vrai plaisir à dévorer. On s’immerge tout de suite dans cet univers tellement déjanté et dérangeant et malgré ce côté outrancier qui peut rebuter on se rend bien compte de l’effet "pavé dans la mare" qui a du surprendre de nombreux lecteurs à l’époque, car même si cela date de près de 25 ans le côté sulfureux reste toujours très palpable et surprenant. Cela reste encore aujourd’hui incroyablement moderne !
Dans sa postface Mills avoue qu’il a encore beaucoup d’autres idées et qu’il n’est absolument pas exclu que le Marshal revienne pour de nouvelles aventures, d’autant que la production actuelle semble inspirer au scénariste anglais plein de nouvelles situations (on s’en doute bien !). Peut-être qu’O Neill va alterner du Marshal Law avec les projets League of Extraordinary Gentlemen de Moore !!!
Je regrette juste un peu qu’il n’y ai pas plus de "bonus" avec davantage de crobars, de rédactionnel etc. Là c’est un chouilla maigrichon, tout de même !
Un éditeur va-t il s’intéresser à une traduction en français… ? Restons vigilant !
Très fortement conseillé !!!
Par FredGri, le 29 avril 2013
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