The erotic art of Wallace Wood

On connait maintenant, de plus en plus, le trait de Wallace Wood, surtout après cette très impressionnante exposition qui lui a été consacrée au dernier festival d’Angoulême. Et l’un des éléments qui l’ont rendu célèbre c’est cette propension à dessiner des jeunes femmes sexy, sans pour autant tomber dans le racoleur ! Ce volume rassemble donc toutes les petites histoires érotiques, voir même parfois pornographiques, qu’il a réalisé depuis les années 60, deçi delà, le tout agrémenté d’illustrations, de commentaires, ainsi que d’une passionnante introduction de J. David Spurlock, qui dirige le Wallace Wood Estate !

Par fredgri, le 18 février 2020

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Notre avis sur The erotic art of Wallace Wood

Pour ceux qui s’intéressent un tant soi peu à l’histoire de la BD, et plus particulièrement de la BD US, le nom de Wallace Wood n’est pas totalement un mystère. Cet incroyable artiste a touché à tous les genres, de la SF aux super-héros, en passant pas la Fantasy, le polar, l’horreur, l’humour… et donc, pour ce qui nous intéresse ici, à l’érotisme. Et bien que l’on connaisse la sublime Sally Forth, les partenaires de Cannon, ou encore certaines pages de Witzend, une bonne partie de sa production dite "pour adulte" est longtemps restée cantonnée à des rééditions obscures depuis longtemps épuisées !
Toutefois, avec cet album anthologique, il est enfin possible de rattraper ce malencontreux oubli et ainsi de redécouvrir ces histoires pour la plupart parodiques, ou l’artiste s’amuse à dévergonder les principales figures de contes de fées, les héros de BD ou de la littérature (avec deux récits à épisodes mettant en scène Alice et Dorothée).
Bien évidemment, il n’est nullement question de trouver une quelconque cohérence d’ensemble, il s’agit de planches réalisées au fil des années pour des magazines adultes, au gré des commandes ! Mais c’est intéressant de distinguer les périodes, les moments ou Wood est au sommet de son art, et quand il glisse progressivement vers des pages plus rapidement exécutées, quand sa santé commence à flancher et quand son dessin n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut jadis ! D’ailleurs, cette progression suit aussi la nature des récits mis en scène qui deviennent de moins en moins subtils, voire même plus drôles du tout ! En attendant, dans les années 60 et 70, son style est encore très beau, on a même parfois l’impression de retrouver le Wood des EC Comics, de Mad !

Mais, mis à part sa toute dernière période, ce qui apparait très clairement, c’est ce besoin de lier l’érotisme à l’humour quelque peu potache. On voit bien que ce qui intéresse l’artiste c’est de se moquer gentiment des grandes icônes, de rire des contes de fée avec le prince transformé en grenouille, de ces princesses nunuches, de ces héros libidineux, de tout une espèce de sous-texte ambigüe qui permet mille et une variations (comme on a pu en voir de nombreuses dans les fumetti aussi, par exemple). Dans l’esprit de ses histoires pour Mad, Wood, tel le mauvais élève surdoué, va donc s’employer à démonter un à un les codes de ces genres qu’il affectionne, mais qu’il trouve peut-être trop rigides, trop naïfs…

Alors bien sur, ça ne vole réellement pas très haut, de la blague grasse… Néanmoins, on redécouvre un artiste fascinant qui, en marge d’une carrière populaire, sur développer une production indépendante, loin des promesses des Big Two… Un vrai auteur intègre, entier qui savait s’adapter à tous les styles !

Ce volume s’adresse peut-être, avant tout, aux fans de Wallace Wood, mais j’aurais presque envie de rajouter qu’il y a tout de même pas mal de très belles planches ("The Word" ou les planches de Malice" ou des "Far-out Fables") qui valent à elles seules l’achat de ce "Cons de fée"

A ne pas mettre entre toutes les mains !

Par FredGri, le 18 février 2020

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