The Golden Boy

(Cet album regroupe les épisodes parus dans les Aaarg! 3 à 8)
Jake travaille comme trader à New-York, a pour frère un serial killer qui a à son actif près de 40 meurtres, il a une vision cauchemardesque de la réalité, les passants qu’il croise deviennent des zombies qui se dévorent les uns les autres, ses collègues de boulot sont des vampires, des succubes, des loup-garous, il n’arrive à contourner ces visions hallucinatoires qu’en prenant des pilules… Mais dans ce chaos au limite de l’hystérie qu’est devenue sa vie, il voit un jour débarquer son vieux père, fanatique et violent…

Par fredgri, le 17 septembre 2015

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Notre avis sur The Golden Boy

Quand on commence ce troublant album il faut bien admettre qu’on ne sait pas vraiment ou cela va nous emmener. Beaucoup de voix off, assez peu de dialogues directes, et finalement l’impression de rester en retrait tout du long. Mais ça n’est finalement pas plus mal, car la vision qu’a le héros du monde qui l’entoure est complètement désillusionnée. Il perce, grâce à ses visions, la réalité qu’il traverse, les passants devenant des zombies qui se laissent vider le cerveau avec la télé ou leur portable, le patron n’est qu’un odieux vampire qui suce le sang de ses employés pour son propre avantage, les diverses secrétaires se comportent comme des succubes séduisantes et aguicheuses, tandis que ses collègues de bureau ne sont que des loup-garous, prêts à se dévorer les uns les autres. Le propos n’est pas très subtil, certes, néanmoins je trouve aussi que c’est une approche assez habile pour dépeindre une société en pleine déliquescence dans laquelle le personnage principal à du mal à se retrouver.

Toutefois, on sent qu’Ozanam aime bien son idée, la répétant encore et encore. Il insiste sur ce mal qui ronge la famille de Jake, cette déformation de la réalité qui peut potentiellement en faire des psychopathes et qui pousse le héros à prendre régulièrement des cachets pour se contenir. On est donc bel et bien dans une histoire de folie, d’un homme qui a conscience qu’il ne pourra certainement jamais en être autrement, à moins de combattre une bonne pour toute ses pulsions…

Ozanam livre ici un thriller envoutant qui prend son temps, qui interpelle parfois le lecteur, le bouscule, qui digresse et se perd de temps à autre dans des petites pensées sociologiques à l’arrache ! C’est extrêmement prenant, je trouve même que cela fonctionne bien mieux qu’en épisode dans Aaarg! (je n’avais pour ma part pas super accroché à la lecture morcelée) On se laisse facilement emporter au rythme des pensées de Jake, de ses états d’âme. Et même si le propos général n’est pas hyper clair au premier abord, l’ambiance et le rythme suffisent amplement pour se lancer !

Graphiquement, c’est très dynamique et nerveux. Les personnages restent peut-être figés dans une sorte de grimace crispée, toutefois le style de Kieran explose à chaque planche. C’est très bon !

Un album que je vous conseille vivement !

Par FredGri, le 17 septembre 2015

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