The Longbow Hunters
(Green Arrow: Longbow Hunters 1 à 3 + les Back-up dans Detective Comics 549 et 550 + les segments de Black Canary dans les Adventure Comics 418 et 419)
Oliver Queen et Dinah Lance viennent de s’installer à Seattle lorsque deux séries de meurtres mystérieux commencent à défrayer la chronique. D’une part, des jeunes femmes sont assassinées la nuit, dans les rues de la ville, à coups de couteau, d’autre part des sexagénaires sont abattus par une étrange archère japonaise… Oliver enquête sur la première affaire et remonte lentement la piste d’un ancien soldat. Pendant ce temps, Dinah infiltre un réseau de trafiquants de drogue pour élucider la seconde… Mais évidemment, les choses deviennent de plus en plus tendues et violentes…
Par fredgri, le 8 mai 2020
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9791026819103
Publicité
Notre avis sur The Longbow Hunters
En 86, Mike Gold vient trouver Mike Grell pour lui demander de dépoussiérer Green Arrow. DC commence déjà à réorganiser l’après Crisis, le "Man of Steel" de Byrne, le "Batman: Year One" de Miller, les "Wonder Woman" de Perez, le "Flash" de Baron et Guice ne sont pas très loin et une vision plus réaliste se profile pour ces "revampings" aux tendances révisionnistes !
Mike Grell est alors au fait de sa carrière, il s’est fait un nom chez DC, avec la Legion of Super Heroes, Green Lantern, sa propre série Warlord pour migrer doucement vers Pacific en 82 ou il lance sa série Starslayer et chez First en 83, avec Jon Sable, tout en s’occupant brièvement des strips de Tarzan. Quand il est alors rappelé chez DC, il décide de marquer ce personnage en le recadrant dans un contexte plus contemporain. Watchmen et Dark Knight viennent de sortir, il y a eu d’autres projets qui ont remis en question l’image du héros propre et consensuel… Il est temps de revoir un peu la copie !
Oliver Queen a donc 46 ans, il se remet en question et aimerait renforcer sa relation avec Dinah, quitte à envisager d’avoir des enfants, même si la belle ne le veut pas. Il a aussi envie de revenir un peu aux sources, il se souvient de son expérience sur cette île qui l’a définitivement changé, des cours de tir à l’arc, quand il était enfant. Ce nouveau départ à Seattle peut en effet être une bonne occasion de se redéfinir un peu, auprès de la femme qu’il aime ! Dinah en profite d’ailleurs pour lui confectionner un nouveau costume plus proche de celui de son modèle, Robin des bois, moins clinquant que ce qu’il avait jusque là. Le héros est donc dans une période de doute et les deux séries de meurtres qui font rage, mais surtout l’agression extrêmement traumatisante de Dinah, vont le pousser à passer le cap plus brusquement qu’il ne l’aurait souhaité !
Grell ne regarde donc plus en arrière, il axe son propos sur la personnalité même de son personnage et décide de construire un cadre nettement moins lisse qu’auparavant. Oliver devient plus dur, plus intransigeant, plus ambiguë surtout, il n’hésite pas à tuer ses adversaires etc. Dès 88, en devenant le scénariste de la nouvelle série Green Arrow, aux côté de Ed Hannigan au dessin, il va imposer une vision radicalement coupée de ce qui a précédé Longbow Hunters !
Néanmoins, même si je trouve l’écriture de Grell assez lourde, qu’elle a mal vieilli globalement, sa vision du Green Arrow est intéressante, moins consensuelle. Si on contextualise un chouilla, on se rend compte que cette mini-série, qui date tout de même de 87, a eu un impact très fort, tant dans l’univers de l’archer lui même que sur une vision du "héros", un peu comme deux ans plus tard, "Hawkworld" en aura sur Hawkman !
Urban d’ailleurs, rajoute les deux back-up de Moore et Janson dans les Detective Comics 549 et 550, ainsi que les deux segments mettant en scène Black Canary par Toth dans les Adventure Comics 418 et 419, histoire d’avoir aussi les versions antérieures et glisser deux vieux récits assez sympa (les pages de Toth sont tout bonnement à tomber !!!!), même si très anecdotiques !
Mais encore une fois, il y a de l’eau qui a coulé sous les ponts, entre temps, ce modèle du héros réaliste, sombre, s’est ensuite très largement généralisé, au risque de paraître aujourd’hui quelque peu classique, avec sa violence banalisée.
De plus, l’écriture de Grell n’est pas excellente, c’est pesant et son graphisme est très inégal, alternant de très belles cases, très décoratives, avec des plans particulièrement figés…
Malgré tout, je recommande cette lecture, car elle démontre combien le travail de refonte sur un personnage comme Green Arrow peut être important et peut-être même visionnaire… !
Par FredGri, le 8 mai 2020