The Mighty

(The Mighty 1 à 12 + Dark Horse Presents vol.3 4 à 6)
En 1952, alors que les États Unis font leurs essais atomiques, un jeune marines est porté disparu. Il réapparaît quelques jours plus tard, flottant au dessus d’une nappe de liquide radio-actif. On va vite se rendre compte que le jeune homme a développé un certain nombre de pouvoirs…
Des années ensuite, devenu Alpha One, une sorte de succédané de Superman, le jeune homme joue à la perfection son rôle de justicier. Autour de lui s’est montée une organisation: Omega et les capitaines se succèdent les uns après les autres. Le dernier en date, le Captiane Shaw meurt mystérieusement et le jeune lieutenant Gabriel Cole, jusque là son assistant, est nommé comme son successeur. Il n’est pas au bout de ses surprises…

Par fredgri, le 18 février 2024

Notre avis sur The Mighty

Le concept de The Mighty est assez simple, on a un super héros très puissant (modelé selon les caractéristiques de Superman, en gros), accompagné par une organisation qui s’occupe de lui, de son image publique, par le biais d’une sorte d’aide de camp qui lui sert d’intermédiaire pour s’occuper de tout ce qui peut relever du contact avec les gens, les forces de police et les journalistes. On devine néanmoins assez vite que derrière ce vernis de super boy scout, se cachent des secrets bien moins glorieux et c’est ce qui va rapidement servir de fil conducteur tout du long, avec les premiers doutes du jeune Gabriel Cole qui va commencer à enquêter et découvrir le pot aux roses.

Les scénaristes prennent donc le temps de bien installer Alpha One, ses liens avec Gabriel vont surtout permettre de montrer le super-héros dans un contexte plus intimiste, plus profond, pas toujours complètement tourné vers la côté Super-héros invincible. Et c’est ce contraste entre les scènes plus quotidiennes et les exploits du héros qui vont progressivement amener l’idée que derrière cette façade il y a surtout un être humain, moins lisse que ce que peut laisser croire ce visage archétypale qui s’affiche sur tous les écrans de télé, à longueur de temps.
Il y a beaucoup de profondeur dans cette écriture, malgré le physique imperturbable d’Alpha One. Ça se lit très bien, et j’aime assez cette idée d’amener un héros ambiguë, bien plus complexe. Cependant, c’est aussi un traitement qui est petit à petit devenu une tendance pour tenter d’humaniser davantage ces figures ultra puissantes, hors du monde réel. S’interroger sur la corruption du pouvoir, sur la psychologie d’un être surpuissant qui possède la capacité de changer le monde pour de bon… Et de ce point de vue, Tomasi et Champagne posent une réflexion vraiment pertinente sur la valeur d’une utopie imposée à un monde en pleine déliquescence. Je ne vais pas entrer davantage dans le sujet, car je risque de trop en dire sur le fond de cet album. Néanmoins, c’est une lecture vraiment édifiante.

Graphiquement, nous commençons avec Peter Snejbjerg qui dessine les quatre premiers épisodes, un encrage magnifique et un sens des noirs et des blancs sublime qui imposent un style à la fois expressif et très contrasté à cet univers. Il est suivi par Chris Samnee qui garde la même veine graphique, avec de très belles planches, et une science du cadrage vraiment agréable. Les pages additionnelles, tirées de Dark Horse Presents sont, quand à elles, dessinées par Leonard Kirk, au style plus conventionnel, mais de très grande qualité malgré tout.

Une très bonne surprise, que je ne saurais assez vous conseiller.

Par FredGri, le 18 février 2024

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