THE NICE HOUSE ON THE LAKE
Tome un

(The Nice House on the Lake 1 à 6)
Ils pensaient tous connaître, même juste un peu, Walter, que ce soit depuis l’adolescence, la fac ou au gré d’une soirée. Le gars leur plaisait, un coté mystérieux, à l’écoute et toujours cette façon de voir le monde, avec cette question qui revenait sur la fin du monde « Et pour toi, ça serait quoi ? ». Lorsqu’ils reçoivent cette étrange invitation pour le rejoindre dans une maison de campagne luxueuse, dernier cri, avec vue sur un lac, ils se disent « pourquoi pas ? ». Au départ, il y a la surprise devant les pièces spacieuses et tout l’équipement que Walter a intégré, mais à un moment, sur un smartphone, puis la télé, ils découvrent que pendant qu’ils s’ébahissent devant les lieux, partout dans le monde c’est le chaos, le feu destructeur envahit les villes, les gens meurent par milliers et progressivement, ils se rendent compte qu’ils sont les derniers survivants… Apparaissant enfin, Walter leur révèle qu’ils sont désormais les invités permanents d’un havre de paix, une prison dorée, loin de l’apocalypse…

Par fredgri, le 9 février 2023

Notre avis sur THE NICE HOUSE ON THE LAKE #1 – Tome un

Tout part donc d’une idée assez simple. Pour protéger ses amis d’une apocalypse qui emporte en très peu de temps la planète, un individu les invite à se rendre dans une belle maison, au bord d’un lac ou ils pourront désormais jouir, protégés, d’un interminable temps libre, libéré de toute contingence matérielle… À partir de là, le scénariste, James Tynion IV entreprend une étude de caractère sur un groupe d’individus confronté à l’impuissance et l’oisiveté forcée, le tout mâtiné de quelques éléments fantastiques, de mystères qui installent un cadre tendu dès le départ.

Jusque là, le scénario entretient ces multiples questions sans réponses, on ne sait pas trop qui est vraiment Walter, ce qui s’est réellement passé à l’extérieur, à quel point tout est réel et que signifie tel ou tel élément croisé au fil des pages, comme ces statues, cette barrière invisible…
Tynion IV sait doser ses révélations, entretenant la curiosité du lecteur. C’est très adroitement écrit, avec un gros travail sur les caractérisations, sur les liens qui se tissent, qui s’effilochent, entre tous ces personnages confrontés à une réalité qui les dépasse, d’une part, et qu’ils n’arrivent pas à appréhender complètement. Ils agissent tous avec naturel, on peut facilement se retrouver dans l’un d’entre eux, qu’il s’agisse de leur vision de tout ça, leurs angoisses ou le simple fait de s’adapter.

L’histoire nous interroge alors sur notre propre conception de la vie s’il n’y avait plus d’enjeu, plus de perspective… Comment continuer sans projeter un minimum ? Comment supporter cette nouvelle existence ? Faut-il accepter cette réalité comme elle nous est présentée ? Ne faut-il pas essayer de la dépasser ?

C’est toute l’intelligence de ce scénario qui nous pousse à nous remettre en question, tout en amenant petit à petit le récit vers une succession d’étapes, de découvertes qui vont épaissir le cadre, nous pousser à vouloir en savoir plus, à poursuivre notre lecture.

Pour accompagner Tynion IV, nous retrouvons le surdoué Alvaro Martinez Bueno qui nous propose des planches absolument magnifiques, superbement secondé par les couleurs de Jordie Bellaire ! Une très belle composition, des teintes très inspirées.

Une assez surprenante découverte que je ne saurais assez vous conseiller.

Par FredGri, le 9 février 2023

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