The return of Duke McQueen

(Starlight 1 à 6)
Il y a 40 ans Duke McQueen était un héros de l’espace, il délivra la planète Tantalus des griffes de son tyran… Mais à son retour sur Terre personne ne le crut, il se maria avec son amour de jeunesse, eut des enfants et progressivement laissa ce passé glorieux derrière lui. Jusqu’au jour ou un petit vaisseau vient atterrir devant sa maison. Le garçon qui en sort lui explique que Tantalus a de nouveau besoin de lui, qu’il doit le suivre…

Par fredgri, le 4 juin 2015

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Notre avis sur The return of Duke McQueen

On peut, à juste raison, avoir quelques à priori sur Mark Millar qui ne cesse de claironner partout son génie, néanmoins, le monsieur nous offre régulièrement quelques belles perles, et cette mini-série en fait clairement partie !

Il faut dire que le scénariste adopte ici une écriture assez sobre, exempte de tout effet provocateur dont il a l’habitude. Nous nous retrouvons en pleine aventure qui fleure bon la nostalgie, le souvenir d’une époque ou des héros comme Flash Gordon ou John Carter allaient sauver les princesses extra terrestres, magnifiques créatures sans cesse mises en danger par des ennemis sans pitié ! Duke McQueen c’est en quelques sorte la synthèse d’un esprit d’aventure, d’un héroïsme désuet, mais flamboyant !
Millar reprend donc cet archétype, le replace sur Terre, au milieu d’une société ou le rêve s’est progressivement transformé en vague fantasme d’illuminés ! Le vieil héros est revenu, donc, depuis 40 ans, il s’est reconstruit une vie et plus personne ne croit qu’il a pu vivre à un moment donné tout ces exploits. Mais qu’importe, car auprès de Joanne, cette femme qui l’a attendu, il retrouve le bonheur de vivre simplement. Mais les années ont passé, les enfants ont grandit, ont quitté la maison et sa femme vient de décéder, quel constat tirer ? C’est à cet exact moment que le destin décide de prendre un nouveau tournant, de redonner la flamme à cet homme. Tantalus a de nouveau besoin de son héros, cet homme dont tout les livres d’histoire parlent, celui dont la statue trône au centre de la capitale, en hommage aux exploits accomplis !

Le principe est assez simple, en fin de compte, et ça n’est pas non plus la première fois que le thème du héros vieillissant, de retour sur le terrain, sert de prétexte pour raconter une énième aventure ! Néanmoins Mark Millar le fait aussi de façon très subtile, en ancrant bien le vieil homme dans un cadre familiale très touchant. Il n’est ici pas question de bassement profiter du vide qui s’installe dans sa vie pour le faire partir vers d’autres horizons, mais bel et bien de le laisser faire son dernier tour de piste. Après tout la menace est facilement écartée et la conclusion de l’album particulièrement bien écrite, avec beaucoup de finesse !
On est dans l’aventure avec un grand A, du rythme, du suspense, des combats, des personnages secondaires très bien caractérisés et des décors magnifiques.

Car l’autre très grosse qualité de cette mini-série c’est la présence de Goran Parlov, l’incroyable artiste de Black Widow, de Fury, de Punisher, un trait à l’européenne, vif, qui ici se rapproche indéniablement de celui de Moebius. Chaque planche est sublime, chaque plan nous renvoie vers l’Incal, vers Eden, c’est incroyable. On est tout de suite sous le charme de ces ambiances, de cette mise en scène de virtuose et cette personnalité qui se dégage de ces planches !
Du coup on aurait bien envie de redécouvrir l’œuvre de cet artiste sans pareil !

Pour l’instant Starlight n’est pas encore traduit mais cela ne saurait tarder de toute façon.
Toutefois c’est assez étrange car j’ai le sentiment que petit à petit Millar formate son écriture en vue d’une éventuelle adaptation cinématographique (étant donné le succès de ses BD portées à l’écran (Kick Ass, Wanted, Kinsmen). Il est devenu un auteur bankable qui se sert encore pas mal de son image. D’où le sentiment aussi que Starlight fait un peu figure d’exception dans le lot, le scénariste restant en retrait par rapport à son propos !

Donc surveillez de très près une éventuelle traduction, ça en vaut vraiment la peine !

Par FredGri, le 4 juin 2015

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