THORGAL
Kah-Aniel
Un vent nouveau souffle sur la série, alors que Thorgal découvre de nouveaux horizons dans Kah Aniel.
Aniel, fils de Thorgal et de Kriss de Valnor, a été enlevé par les Magiciens Rouges qui comptent sur cet enfant de cinq ans pour les aider à reconquérir leur digne place dans la cité tentaculaire de Bag Dadh.
Aniel est ainsi la clef du pouvoir de ces Magiciens, prêts à tout pour empêcher Thorgal de récupérer son fils. Cette poursuite à travers les mers a débuté dans le tome précédent, Le Bateau Sabre. Nous retrouvons ici Thorgal alors qu’il suit les dernières étapes de son trajet jusqu’à Bag Dadh et se rapproche de son but.
Par Clémence, le 20 octobre 2013
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782803632992
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Notre avis sur THORGAL #34 – Kah-Aniel
C’est un changement de décor radical qui s’opère dans ce nouveau tome. Bien loin des paysages auxquels nous avait habitués la série, nous découvrons ici les personnages dans un environnement aux forts accent orientaux, un changement qui se retrouve tant dans le dessin que dans les dialogues. Thorgal est ainsi déraciné, bien loin de son Royaume du Nord natal. La série devient ainsi une véritable épopée qui se poursuit à travers les continents.
Ce choix scénaristique pourrait paraître déroutant, et pourtant, bien que l’on se retrouve plongé dans un univers aux influences et aux codes fondamentalement différents, les personnages, devenus emblématiques, sont les rocs auxquels on se raccroche. Ainsi, le dépaysement total qui s’opère dans ce nouveau tome offre de nouvelles perspectives sur les personnages, qui, à l’instar du lecteur, se retrouvent submergés de toutes parts par cette culture qu’ils ne connaissent pas.
L’intrigue complexe dévoilée dans Kah Aniel aurait de quoi dérouter le lecteur, cependant, les piliers de la série sont bien présents, et cette complexité est une des marques de la saga.
De nombreuses influences enrichissent le scénario, et sont traduites magistralement par Rosinski dans son interprétation des décors du Moyen-Orient.
En effet, les Magiciens Rouges sont une société ancestrale et puissante qui risque l’extinction aux mains du Calife, ce qui est non sans rappeler la triste histoire des Templiers.
A la manière de Shéhérazade, la mystérieuse Salouma conte à Thorgal l’histoire des Magiciens Rouges, intrinsèquement liée à l’enlèvement d’Aniel. Le récit qu’elle propose, entrecoupé de scènes d’action alors que l’intrigue avance, est un bel hommage aux Contes des Milles et Unes Nuits, et donne une mise en scène très dynamique qui nous tient en haleine, alors que nous cherchons à percer les mystères de ces Magiciens Rouges, et à suivre Thorgal dans son périple, tandis qu’il touche au but.
C’est dans ce contexte que se poursuit la subtile transformation de Thorgal, le personnage évolue au cours de cette nouvelle quête. Et c’est bien d’une quête dont il s’agit, un parcours du combattant qui fédère et rassemble une véritable équipe autour de Thorgal, autrefois guerrier solitaire, et désormais accompagné de ses fidèles compagnons, Petrov et Lehla.
Le dessin caractéristique de la série est toujours aussi parlant, les traits assurés révèlent des personnages aux caractères forts. La cité de Bag Dadh est un véritable chef d’oeuvre, cette cité immense déborde de vie et d’animation, chaque case fourmille de détails.
Ces planches chargées sont mises en contraste avec les déserts que traversent nos héros, et l’on peut ressentir à la fois la submersion des personnages qui se retrouvent noyés dans la foule et l’agitation de Bag Dadh, et leur isolation profonde, alors que la petite équipe se retrouve en terrain inconnu et doit braver de nouveaux périls.
Les très belles couleurs en aquarelle font également honneur à ces nouveaux décors, et c’est un véritable plaisir que de suivre le parcours de Thorgal à travers cette cité de Bag Dadh empreinte de vie et de couleurs, et ces mers de sable où les personnages se retrouvent perdus, bien loin des Mers du Nord.
C’est ainsi un nouveau souffle ardent qui ravive la série, alors que le lecteur est projeté dans de nouveaux horizons. Le cliffhanger à la fin du tome est parfaitement orchestré, on ne peut qu’espérer prochainement la suite des aventures de Thorgal après ce nouvel opus où l’action se mêle à la magie du conte.
Par Clémence, le 20 octobre 2013