Tilt

Entrer dans cet album c’est plonger en quelque sorte dans un univers parallèle plein de flippers, les années 90 dans toute leur gloire !

Mais en fait, même si ces machines à jeu font partie intégrante du récit, il s’agit bien plus ici du parcours d’un jeune loser, empêtré dans une vie à la dérive, qui prend progressivement conscience qu’il doit absolument évoluer s’il ne veut pas sombrer définitivement dans ce que lui tend son "pote" Rick.
Alors, oui, il y a des scènes assez légères, voire même bourrées d’humour, et heureusement, car elles font réellement partie du charme de ce très sympathique album ou tout est très bien dosé. On voit bien que les portraits que brosse Rune Ryberg sont sans concession, toutefois, derrière ces filtres bruts et décérébrés se dessinent des personnages bien plus subtils qu’il n’y parait. En grattant derrière le vernis "on the street" on découvre des jeux de regards, des gestes, des sous entendus, des caractérisations assez attachantes en fin de compte !

Le scénario nous emmène dans les pas de ces deux potes qui traînent leur savates au grès des journées qui se déroulent inlassablement. Très vite, tout l’intérêt de ces histoires va venir du naturel de leurs échanges, des situations qui peuvent évoquer tellement de moments déjà vécus par les uns ou les autres. On a parfois envie de leur foutre des claques, de les bousculer, de leur ouvrir les yeux…

Un album qui fait réagir, en fin de compte !

Je ne saurais donc assez vous conseiller de vous pencher sur ce Tilt, premier album de Rune Ryberg traduit en français, et je l’espère pas le dernier !

Un auteur à surveiller de très près !

Par FredGri, le 15 avril 2018