TIMING
3/3

Troisième et dernier tome pour cette série Timing qui nous aura époustouflés du début jusqu’à la fin… En entamant cette lecture, on repart dans les calculs scénaristiques du talentueux manhwaga Kang Full avec délectation. On jubile, d’ailleurs, en lisant l’œuvre de cet auteur, parce qu’on se sent de ceux qui sont passés outre la mauvaise impression qu’a fait sur les autres le dessin, et parce qu’on se sent faire partie des happy few qui profitent donc de ce véritable bijou de narration.

Usant toujours aussi abondamment de bonds et de rebonds dans le temps, l’auteur continue également à profiter des possibilités que lui offre l’informatique pour mettre en scène son histoire. C’est vrai qu’on pourrait à première vue reprocher à un artiste de trop forcer sur le copié-collé. Mais force est de constater que tout ce que se permet Kang Full dans Timing est calculé et terriblement utile. Utile à son récit, à son déroulement, mais utile aussi aux impressions qu’il nous laisse. C’est ainsi que son dessin si simple pourra paraître extrêmement lent et glacial dans certaines séquences mais saura aussi faire ressortir la chaleur et l’émotion d’autres situations aux visuels pourtant tellement comparables, voire superposables !

On ne taira pas la complexité de certains liens, de certains enchaînements temporels. La BD Timing est finalement comme ce qui arrive à ses héros : une expérience sidérante doublée d’une expérience qu’on peut refaire autant de fois qu’on veut !

Cette trilogie publiée dans la collection Hanguk des éditions Casterman tout comme les autres réalisations de l’auteur L’appartement et L’idiot est un représentant de choix dans sa catégorie pour la BD coréenne moderne.

On attend déjà avec impatience sa prochaine série ! Et on est déjà sûr d’une chose : c’est chez Casterman qu’elle sera publiée aussi. Quand on en tient un bon… On ne le lâche pas !
 

Par Sylvestre, le 1 avril 2009