TIN LIZZIE
La belle de Ponchatowla
Ayant appris le décès malheureux de son ancien ami Rhod Fitzpatrick, Jake Lebey a pris le train pour aller rendre un dernier hommage à celui avec lequel il a partagé dans sa prime jeunesse des aventures trépidantes et se souvient. En particulier lors de cet été de 1908, durant lequel, son grand-père, propriétaire d’une plantation et surnommé par tous le Colonel, reçoit pour l’avoir acquise une automobile, à l’émerveillement de toute la population de Ponchatowla. Contre toute attente, Rhod, régisseur de la plantation, reçoit de son patron l’ordre de transformer le superbe véhicule en tracteur. La mort dans l’âme, Rhod fait son maximum pour retarder l’inévitable et commence par repeindre la Tin Lizzie. C’est alors qu’il découvre dans le journal un encart qui va le pousser à transiger la directive de son patron et, à la faveur d’une absence de ce dernier, à partir pour New Bay en entraînant le jeune Jake. Cette aventure clandestine va marquer à tout jamais la destinée du garçon.
Par phibes, le 24 janvier 2015
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782888906810
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Notre avis sur TIN LIZZIE #1 – La belle de Ponchatowla
Avec Tin Lizzie, Thierry Chaffoin et Dominique Monféry font une entrée on ne peut plus remarquée dans la sympathique collection Calandre de chez Paquet, venant rejoindre des titres marquants comme Les enquêtes auto de Margot, La valse des félins, Mauro Caldi… En effet, évidemment dédiée à l’univers de l’automobile, cette nouvelle aventure a le mérite de conjuguer à la fois émotions, passion, liberté et générosité.
Prévue pour être réalisée en deux volets, cette équipée nous renvoie après une petite entrée en matière certes dramatique mais surtout efficiente dans un passé pas si éloigné que ça (début 20ème), au moment où la construction automobile entre dans une ère de production à grande échelle et caractérisée en particulier par la sortie de la fameuse Tin Lizzie de chez Ford. S’appuyant donc sur cette vedette et sur l’émerveillement que celle-ci a pu susciter lorsqu’elle a atteint les régions les plus reculées du territoire américain, Thierry Chaffoin a imaginé cette aventure partagée entre quatre protagonistes, Jake, Rhod, Becky et naturellement la Tin Lizzie.
Remarquablement bien structurée, pourvue de dialogues et d’une voix-off agréables, La belle de Ponchatowla nous ouvre en grand une partie des souvenirs de jeunesse de Jake et nous permet d’assister, dans une dynamique ambiante rafraîchissante, à une sorte d’émancipation pour le moins débridée. Si Jake apporte bien sûr cet œil enfantin et parfois sage, plein d’émotions, sur la découverte du monde extérieur à Ponchatowla, son complice Rhod véhicule sans détour gaucherie et soif de liberté. Associés à deux autres protagonistes, l’un adepte du poker Louis et l’autre égérie presque inaccessible Becky, tous quatre nous enflamment grassement, entre réactions débridées et humanité fantaisiste et nous amènent progressivement vers une histoire d’amour inassouvie.
Au niveau des dessins, on ne pourra pas éviter de faire le lien avec la grande saga Magasin général, dessinée à quatre mains par Trip et Loisel. En effet, Dominique Monféry peut se targuer d’utiliser un concept visuel qui se rapproche très fortement de cet univers chatoyant, doucereusement pastellisé et un tantinet caricatural. Ce clin d’œil appuyé cache inévitablement un superbe travail qui met en évidence un sens du mouvement (inspiré cartoon) et une grande fantaisie, une rigueur humanisante, une fougue que l’on peut apprécier dans l’expressivité des personnages, dans la restitution de la Tin Lizzie et dans la mise en page en général. Il va de soi que la colorisation de Julia Weber apporte beaucoup à l’atmosphère générale de l’album et donne une profondeur gracieuse fortement délectable.
Un début d’aventure autour de la Tin Lizzie emplie de bonnes intentions et débordante de générosité, à déguster sans détour, que l’on soit adepte d’automobile ou pas. Un petit bonheur de lecture grisante !
Par Phibes, le 24 janvier 2015
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