TIN LIZZIE
Rodeo Junction

Il n’aura pas fallu attendre longtemps – 6 mois tout au plus – pour connaitre la suite et fin des aventures de Rhod et de Jake, deux grands amis portés par la passion de l’automobile et également motivés par l’amour d’une jeune femme. Les revoilà donc dans cette aventure palpitante, toute en légèreté dont les premiers tours de roue de leur automobile ont été des plus engageants.

Nous retrouvons donc cet univers du début du 20ème siècle ô combien généreux et rafraichissant porté par ce trio gagnant composé par Thierry Chaffoin, Dominique Monféry et Julia Weber et qui permet de replonger dans ce pari peu ordinaire dans lequel se sont engagés les deux soupirants de la sémillante Miss Kay. C’est toujours à la faveur de l’évocation des souvenirs de jeunesse de Jake que nous sommes appelés à assister à ce fameux face-à-face qui, évidemment, ne va pas se passer comme il le faudrait et qui va faire l’objet de nombreuses péripéties.

Ce deuxième volume est réellement à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre. Thierry Chaffoin maintient la tonalité qu’il faut pour, à la fois, nous amuser, nous émouvoir et nous surprendre avantageusement. Ses personnages, de la tête de liste aux seconds rôles, apportent chacun à leur niveau la consistance suffisante pour rendre les pérégrinations émancipatrices de Jake et de Rhod particulièrement plaisantes à lire. Sous des effets attendrissants et des duels sans réelle animosité, le récit virevolte au gré d’une certaine soif de liberté accompagnée par une bienveillance qui ne sont certainement pas pour déplaire.

La partie graphique reste du même acabit que dans l’épisode précédent. Dominique Moféry a le sens du rythme (son travail antérieur dans l’animation en est certainement la cause) et le démontre ardemment. S’il sait s’appesantir sur le charisme de ses personnages dans une générosité attendrissante, il sait également emballer les péripéties. Les courses qu’il gère avec dextérité en sont le parfait exemple tant son découpage fait rejaillir une dynamique profitable. Evidemment, son coup de crayon, mis en relief par une colorisation très bien léchée (à l’image de ce que le duo Loisel/Tripp a su nous livrer dans Magasin général), est adroit, légèrement caricatural et rend, grâce à cette expressivité maîtrisée, un très bon rendu général.

Une fin de diptyque bien passionnante qui a la particularité de mêler sans excès passion automobile et romance et qui donne réellement envie de revoir les artistes dans de nouvelles dispositions artistiques. Un coup de cœur incontestable !

Par Phibes, le 15 juillet 2015