TINTIN (LANGUES ETRANGERES ET REGIONALES)
L'afére Pecârd
Ce livre est la traduction en arpitan (langue aussi appelée francoprovençal) de « L’Affaire Tournesol ». En voici l’histoire.
D’étranges phénomènes se produisent depuis quelques temps autour du château de Moulinsart. Vitres, bouteilles, verres ou miroirs se brisent soudainement, sans explication. A cela s’ajoute la présence d’espions autour du monument.
Tous ces événements ont un point en commun : une invention secrète et révolutionnaire du professeur Tournesol (ici « profèssor Pecârd »). Celui-ci part justement en Suisse pour assister à un congrès de physique nucléaire.
Mais Tintin et le capitaine Haddock découvre que les services secrets de Bordurie vont tenter d’enlever le savant pour que celui-ci leur révèle ses découvertes et transforme l’invention en arme de destruction massive. Nos héros tentent donc de rejoindre le professeur avant que celui-ci ne soit kidnappé. Mais ils vont arriver trop tard.
Par legoffe, le 1 janvier 2001
Notre avis sur TINTIN (LANGUES ETRANGERES ET REGIONALES) #18 – L’afére Pecârd
Ce livre a été publié à l’initiative de l’Aliance culturèla arpitana à seulement 3000 exemplaires par l’éditeur historique de Tintin, les éditions Casterman. Il s’agit donc autant d’un objet de collection que d’une véritable curiosité.
Rappelons d’abord ce qu’est l’arpitan. Il s’agit d’une langue, aussi appelé francoprovençal, qui reste parlée en France (pays de Savoie, Lyonnais, Forez, nord-Dauphiné, sud de la Bourgogne et Franche-Comté), en Italie (vallée d’Aoste et huit vallées piémontaises) et en Suisse Romande. C’est ce que l’on appelle des patois. L’arpitan a bien sûr ses variations d’une région à l’autre.
Et c’est toute l’originalité du livre. Ce n’est pas un hasard en effet si c’est l’Affaire Tournesol qui a été choisie pour cette opération culturelle. L’histoire se déroule pour partie en France et en Suisse. Les traducteurs font ainsi parler aux Suisses de l’album l’arpitan vaudois tandis que Haddock dialogue en lyonnais et Tintin en savoyard. L’automobiliste italien engage, lui, la conversation en arpitan d’Aoste, etc.
Par ailleurs, l’association a eu la bonne idée de rendre hommage au savant Auguste Piccard qui avait inspiré Hergé à l’époque. C’est la raison pour laquelle Tournesol prend ici le nom de Pecârd.
Voilà donc l’occasion de découvrir, pour les uns, une langue qui fait partie de notre patrimoine (on arrive à comprendre la plupart des phrases car il s’agit d’une langue romane, donc ayant les mêmes origines que le français) et, pour ceux qui parleraient le francoprovençal, de se faire plaisir avec cet album qui est certainement une des aventures les plus passionnantes de Tintin. Il s’agit d’une véritable histoire d’espionnage, écrite en 1954, en pleine Guerre Froide, avec les thèmes forts de l’époque. L’ambiance est pesante autour de nos héros confrontés à des pays de dictature largement inspirés par les blocs de l’Est. Un très bel album, enrichit d’un glossaire à la fin du livre avec la traduction de la plupart des mots rencontrés dans la bande dessinée.
Par Legoffe, le 26 avril 2007
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