TITANS (Oxymore)
Asia

Asia, la fille du roi Agamède régnant sur Delphes, a été salement torturée et se refuse de mourir. Elle cherche pitoyablement à s’extirper des lieux souterrains où elle se trouve tout en ressassant son intention de se venger de ses tortionnaires, y compris du dieu Arès qui a commandité son supplice. Tout en avançant péniblement, elle repense à son précepteur, Liet, qui a su lui enseigner l’art de cacher sa véritable nature et de simuler les émotions. Elle se remémore la décision rapide prise par son père pendant la guerre entre Sparte et Athènes qui a scellé le destin de Delphes. En prenant parti pour l’un des belligérants, le roi a provoqué le courroux de l’autre et de son protecteur Arès. Lors de la mise à sac de Delphes, celui-ci s’est alors retrouvé face à Asia et après un combat déséquilibré, la mortelle a été emprisonnée. Devant son père Agamède également écroué, la jeune femme est mise en pâture aux trois généraux spartiates qui ont cherché à la détruire physiquement et moralement. Dorénavant, Asia a survécu à ses bourreaux parce que l’envie de se venger a été plus forte. Mais comment châtier le Dieu de la guerre ?

Par phibes, le 17 octobre 2024

Notre avis sur TITANS (Oxymore) #2 – Asia

La série imaginée par Jean-Luc Istin et Stéphane Grenier chez l’éditeur Oxymore s’enrichit comme convenu d’un deuxième album. Toujours sur le concept d’un combat entre mortelle et dieux, cet épisode est l’occasion de nous introduire dans la quête vindicative d’une princesse contre le Dieu Arès à la suite d’une décision irréfléchie prise par son père et d’une réponse divine radicale. Cette équipée est animée par Gihef qui, en tant que scénariste d’autres productions comme Sirènes et vikings, OSS 117, Elixir des dieux…, intervient pour la première fois dans cet univers fantasy.

A l’instar du premier de couverture, nous pénétrons dans une atmosphère lourde, sombre portée par la narration intimiste du personnage féminin tourmenté dont il est question. Nous découvrons ce dernier en pleine décrépitude, ayant subi des tortures qui le poussent à se venger. Gihef, dans une verve abondante, nous explique en profondeur tous les tenants à la faveur de retours en arrière qui n’éludent assurément pas une violence barbare. Par la suite, il nous dévoile la vengeance en question vis-à-vis des fautifs, une vengeance qui évidemment va nécessiter des moyens/personnages hors norme.

Le récit reste de très bonne facture, dans une intrigue qui se veut soutenue et prégnante. Comme indiqué dans l’une des premières pages, l’action se situe antérieurement au tome premier. Comme ce dernier, elle se nourrit abondamment non seulement de la Mythologie grecque mais aussi du climat de la guerre du Péloponnèse (entre Sparte et Athènes) et permet de faire côtoyer des mortels avec les dieux. Evidemment, l’on concèdera que le traitement scénaristique de cette équipée reste dans la lignée de ce qui se fait dans d’autres univers gérés par Jean-Luc Istin (tel le Monde d’Aquilon) et n’est pas pour susciter une très grande originalité.

La partie graphique storyboardée par Stéphane Grenier et colorisée avec beaucoup de poids par Arif Prianto, demeure de qualité. Gianluca Gugliotta, qui a participé à la série des Orcs & gobelins assure la finition de la mise en images avec une belle efficacité, à la fois sombre et violente. Son travail sur certaines planches est vraiment impressionnant (la vue générale de Delphes par exemple) tout comme la représentation de ses personnages qui demeure très profonde et menaçant.

Une nouvelle épopée vengeresse très puissante qui ravira les adeptes du genre.

Par Phibes, le 17 octobre 2024

Publicité