Tout le bleu du ciel

Joanne répond à une annonce pour le moins étonnante sur Internet. Celle d’Emile, jeune homme atteint d’un Alzheimer précoce, qui se sait condamné à court terme et qui souhaite profiter du temps qu’il lui reste pour effectuer un voyage en camping-car, avec de belles randonnées en perspective. 

Emile cherche donc une personne pour l’accompagner dans cet ultime périple. Il souhaite vivre pleinement les instants qu’il lui reste. Mais qu’est-ce qui motive Joanne à répondre à pareil appel ? Elle est en tout cas pressée de fuir. Elle propose à Emile de partir immédiatement. Après avoir fait brièvement connaissance, ils prennent la route en direction des Pyrénées.

Par legoffe, le 1 septembre 2024

Notre avis sur Tout le bleu du ciel

L’écrivaine à succès Mélissa Da Costa voit son premier roman aujourd’hui adapté en bande dessinée. Cette histoire, extrêmement touchante, est la rencontre entre deux personnages qui veulent donner du sens à leur vie, Emile parce que la sienne est touche à sa fin, Joanne pour des raisons que je ne vous dévoilerai pas ici. Un récit intimiste débordant d’émotions.

C’est Carbone, autrice de nombreuses très bonnes BD, qui a relevé le défi, à travers un roman graphique de plus de 200 pages. Elle a su parfaitement adapter le récit et transmettre l’essence du roman, avec la complicité de Juliette Bertaudière. 

Si le livre évoque, avec délicatesse, la maladie et la perte progressive de l’autonomie du fait d’une maladie dégénérative, le sujet principal est ailleurs. Mélissa Da Costa a surtout voulu évoquer la manière d’appréhender la vie, de savoir reconnaitre ce qui est essentiel, de profiter de l’instant présent… Une belle manière de faire face à l’adversité, quand le désespoir semble occuper tout le terrain. 

De deux vies écorchées va ainsi naître un beau rayon de soleil, le temps d’un long périple dans le massif pyrénéen. 

Le livre se dévore car on est happé par l’étrange relation qui se noue entre Joanne et Emile, et par l’évolution du voyage autant que par celle de la maladie, qui progresse sournoisement. 

Les images de Juliette Bertaudière donnent une ambiance très particulière à la BD. Son style simple et chaleureux appuie l’aspect intimiste de l’histoire. Quant à son choix de couleurs – irréelles avec ces teintes roses, jaunes ou bleues – il est audacieux. On aime ou on aime pas, mais il souligne le côté irréel de ce voyage. Car, s’ils explorent de belles montagnes ou de jolis villages, nos deux personnages se découvrent souvent eux-mêmes. 
Bouleversant. 

Par Legoffe, le 1 septembre 2024

Publicité