Toute une vie dans des sacs en plastique

Emile se rend, comme chaque jeudi, depuis quelques temps, à l’hôtel Royal pour y retrouver son amant, Stefan, un homme bien plus vieux que lui, très influent, qui travaille au ministère et qui souhaiterait rester assez discret sur cette relation. Emile est heureux, malgré tout, la semaine prochaine ils partent ensemble pour une semaine ou son amant assistera ou animera des colloques, tandis qu’il l’attendra, le soir. Mais progressivement, le doute s’immisce dans la tête du jeune homme, la jalousie… Stefan est-il vraiment amoureux de lui, va-t il tenir ses promesses ? Ils commencent à discuter, le ton monte, les larmes coulent… Emile n’est finalement plus aussi heureux que ça…

Par fredgri, le 21 janvier 2022

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Notre avis sur Toute une vie dans des sacs en plastique

Emile est un jeune idéaliste qui vit une relation intense avec un homme bien plus âgé que lui, qui a une position au ministère, donc qui ne peut pas non plus permettre à sa vie privée, à ses liaisons, de s’étaler dans les journaux. Cependant, Emile est encore très jeune, tout juste 18 ans, tout ça n’a pas le même sens à ses yeux que pour son amant. Son ami Gustave, qui est dans la même situation que lui, lui transmets ses doutes, ses appréhensions et la nuit devient pour Emile le moment des confidences, l’angoisse prend le dessus, la réalité se déforme, devient tendue, asphyxiante…

Avec ce nouvel album, scénarisé par Tomas Lagermand Lundme, Rune Ryberg nous surprend à nouveau. Aux antipodes de ses précédents albums, il nous offre un style réaliste beaucoup plus posé, plus centré sur les perso, les échanges de regard, les gestes… Il se met en retrait par rapport à l’histoire, nous entrons dans un troublant huis-clos ou chaque expression est méticuleusement pensée, chaque mot à son poid, son impact !
Ce qui est malgré tout intéressant c’est que même si l’on n’éprouve pas forcément d’empathie pour Emile, on comprend ce qui lui tord le ventre, les illusions d’un jeune homme qui n’a pas encore trouvé sa place, qui erre avec ses sacs en plastique sous le bras, toute une vie emballée qu’il se traîne au grès de ses déplacements.

On peut ne pas être forcément réceptif aux troubles qui viennent briser une soirée qui s’annonçait agréable et festive, mais on ne reste pas insensible non plus à la douleur qui se glisse petit à petit dans cette chambre d’hôtel !

Un bel album qui interpelle !

Par FredGri, le 21 janvier 2022

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