TRANCHEE (LA)
Sauveur

Pendant ce qu’on appellera plus tard la "der des ders", Sauveur Albertini est lieutenant dans les Renseignements. Dans une atmosphère lourde où les bruits des explosions se rapprochent, il se rend compte qu’il ne sait plus trop où il est dans le dédale des tranchées françaises. Les bombardements allemands se font de plus en plus oppressants quand il trouve refuge dans un abri. Là, il se retrouve dans une pièce dans laquelle de nombreux soldats compatriotes se penchent autour d’un autre, fraîchement assassiné. Tout policier militaire qu’il est, il décide de commencer son enquête de suite. Mais les soldats forcément témoins sont décidément fort avares en renseignements qui pourraient l’aider, lui, le fouille-merde, le planqué qui n’a jamais combattu…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur TRANCHEE (LA) #1 – Sauveur

Tout d’abord, le contexte : la première guerre mondiale. Et puis ce dessin dont l’encrage très appuyé m’a fait penser à l’excellent "Tour de valse" (même s’il n’est pas en tous points comparable, il me plaît énormément !) Il ne m’en a pas fallu plus pour que je m’intéresse à cet album, à ce nouveau titre de la collection Equinoxe !

J’aime beaucoup cette notion d’histoire dans l’Histoire, d’expérience qui ne sera jamais relayée dans les livres mais qui revêt une importance primordiale pour ceux qui l’ont vécue. (Même s’il s’agit là d’une fiction, qui sait si elle n’est pas inspirée de faits réels ?) Ainsi, l’histoire de ce tome 1 est quasiment mise "hors contexte" : on ne sait pas à quel moment de la guerre elle se passe ; on ne sait pas précisément où, non plus.

J’ai bien aimé cette ambiance de huis clos et les dialogues (ou les silences) entre les hommes. Le dessin rend bien aussi certaines notions d’insécurité : où sont vraiment les positions ennemies ? Loin ? Toutes proches derrière ces épaisses fumées ? Certaines planches se suivent sans qu’un seul mot soit dit…

Enfin, ce regard que portent les auteurs sur leurs personnages, et les questions qu’ils leur font se poser, les réactions et les attitudes qu’ils leur donnent rendent cette BD très intéressante. Sauveur Albertini passe d’un état à un autre en moins de 50 pages. Il se découvre. Les événements et la vitesse avec laquelle ils s’enchaînent obligent les personnages à aller à l’essentiel dans leur réflexion car… qui sait le temps qu’il reste à chacun ?

Ce tome attend une suite. On laisse un Sauveur hébété, revêtu de l’uniforme d’un ennemi, sonné en plein milieu d’un terrain écorché gorgé du sang de ces hommes qu’il n’aura cotoyés que très peu de temps. Cela laisse différentes orientations possibles pour un second tome que j’attends impatiemment.

Enfin, bravo pour cette très belle couverture avec son vernis sélectif !

Par Sylvestre, le 25 mars 2006

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