TRENT
Le kid
Il est jeune, il a un visage d’ange et il connaît par cœur les œuvres d’Arthur Rimbaud qu’il se récite inlassablement ou dont il peint des phrases sur les murs à côté desquels il passe… Mais Emile Tourneur, tout poète qu’il est, n’en est pas moins un marginal qui hait la société, qui vit du fruit des braquages qu’il organise avec sa compagne Laura et qui n’hésite pas à tuer ceux qui le gênent…
Après ses récents méfaits commis sur le sol des Etats-Unis où il a perdu son amie lors d’un échange de coups de feu, il a passé la frontière canadienne et fait route vers le nord. Le sergent Trent et son collègue Wellers vont alors être lancés à ses trousses, chacun le long d’un fleuve que Tourneur aura pu choisir de suivre.
Contre toute attente, Trent n’aura aucun mal à le retrouver et à le faire prisonnier. Mais sur le chemin qui aurait dû conduire les deux hommes à Winnipeg où Tourneur allait pouvoir être jugé, les choses vont mal tourner…
Par sylvestre, le 1 janvier 2001
Notre avis sur TRENT #2 – Le kid
Même s’il a une gueule d’ange et qu’il lit Rimbaud, on ne peut pas aimer Emile Tourneur et ses manières de faire. Diable en puissance doublé d’un tireur d’élite, il sera pourtant facilement menotté par Trent. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais… vous en conviendrez, ça aurait été une non-histoire ! C’est alors, après les scènes teintées « western », que se met plus précisément en place l’objectif des auteurs pour cet album : le traitement de la relation entre Trent et son prisonnier.
Les deux personnages sont très différents, ne serait-ce que par le camp qu’ils ont choisi. Mais chacun va interpeller l’autre par sa manière d’être et un véritable dialogue va s’installer entre le malfrat pris au piège et le sergent à la victoire modeste.
Lorsque des évadés de prison viendront s’inviter dans le scénario, les rôles vont changer et l’histoire fera le reste : Tourneur partira distrait vers le destin que son amour pour la poésie aura forcé et Trent se construira un peu plus à nos yeux, confirmant qu’il est le héros qu’il fallait pour cette superbe série où l’action musclée trouve son équilibre dans l’humain.
Par Sylvestre, le 10 septembre 2008