TRILOGIE BERLINOISE (LA)
L'Eté de Cristal

La Trilogie Berlinoise est une oeuvre composée de trois romans mettant en scène l’enquêteur privé Bernie Gunther. Nous y retrouvons L’Eté de Cristal, La pâle figure et Un requiem Allemand. Ces trois histoires nous entraînent à différentes périodes de l’Allemagne nazi : 1936, 1938 et 1947, dans un Berlin en ruine.

Ces enquêtes sont écrites par le romancier Philip Kerr, né en 1958 et mort en 2018. Suite au succès de cette trilogie Berlinoise, Kerr écrira d’autres aventures de Gunther, qui se situeront entre le début des années 1920, jusqu’en 1956 environ. Le dernier roman, Metropolis, vient de paraitre en poche.
Les romans mettant en scène Gunther sont excellents. Et quand vous les lisez, vous vous demandez pourquoi ils n’ont pas encore été adaptés au cinéma ou en bandes dessinées.

Mais ? Tiens, que fait l’éditeur Les Arènes BD, justement ? Il propose une adaptation en BD de cette fameuse Trilogie Berlinoise.
Ainsi, en ce 18 novembre 2021, vous allez pouvoir découvrir le premier tome cette trilogie intitulée L’Eté de Cristal, dans toutes bonnes librairies.
L’adaptation a été confiée à Pierre Boisserie, auteur bien connu pour La Banque, La Croix de Cazenac ou Saint-Barthélémy.

Adapter un livre n’est pas chose facile. Il ne faut pas dénaturer l’oeuvre originale et, surtout, il ne faut pas décevoir les fans des livres de Philip Kerr.
Et pour ma part, dès que j’ai vu cette couverture, j’ai su que l’adaptation allait être réussie.
Le travail de Boisserie est remarquable et s’inscrit dans la lignée de ce qu’a voulu faire Kerr. Le scénariste respecte les codes de ces ouvrages. Il respecte le personnage principal. Il suit parfaitement la chronologie de l’ouvrage. Les amateurs s’y retrouveront.

Même si vous connaissez l’intrigue, il parvient à vous happer dans ce suspense et ne vous lâche plus avant la dernière page.
La narration est parfaite. Les dialogues sonnent justes.
Ce premier tome est un portrait étonnant et incroyable de Berlin, en ces périodes troublées de l’ère nazie.

Il faut, de plus, saluer l’excellent travail du dessinateur François Warzala, qui nous plonge dans ce Berlin de 1936 avec un réalisme saisissant.
C’est vraiment surprenant à voir.
Les décors, les voitures, les costumes, tout est bon. Et puis, il y a ce style, assez unique et reconnaissable qui nous fait penser à ce que Tardi a pu faire sur les Nestor Burma, par exemple.

Certes, certains vont trouver le choix graphique assez osé. Mais qu’importe, ça fonctionne très bien. C’est même l’une des meilleures idées de cette adaptation. Je suis pas sûr qu’avec un dessin plus réaliste, nous aurions été plus séduits. Le trait de Warzala permet de donner du rythme, de bien faire passer les expressions et les émotions. Et cela permet aussi quelques belles audaces graphiques.
Saluons aussi le très bon choix des couleurs de Marie Galopin sur ces planches.

Un dossier revient sur le romancier Philip Kerr et sur son oeuvre. Le dossier est accompagné par de magnifiques croquis signés Warzala.

Vous l’aurez sûrement deviné,  cette lecture est fortement recommandée ! C’est même l’un de mes coups de coeur de cette fin d’année 2021.
Alors, n’hésitez pas à accompagner Bernie Gunther dans ces enquêtes policières où vous croiserez quelques personnages historiques. Et où vous traverserez une vingtaine d’années de l’histoire allemande.

Par BERTHOLD, le 14 novembre 2021