TRILOGIE NOIRE (LA)
La vie est dégueulasse
Jean Fraiger n’a pas eu une adolescence des plus faciles, et son passage à l’âge adulte n’a rien fait pour améliorer la situation : amoureux de Gloria, il n’aura jamais réussi à la rendre amoureuse. Autour de lui, tous les copains vantent leurs exploits. Même Jean, le bossu, réussit à mettre au lit une femme, et sous ses yeux, en plus ! « La vie est dégueulasse », rumine donc Jean. Alors, si elle est dégueulasse, autant en finir avec panache. Par exemple en ayant son nom à la une des journaux…
Par sylvestre, le 1 janvier 2001
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2203370106
Notre avis sur TRILOGIE NOIRE (LA) #1 – La vie est dégueulasse
Adaptation de l’œuvre éponyme de Léo Malet, « La vie est dégueulasse » est l’histoire d’un gars au cœur asséché. Un tel état d’esprit colle bien avec le style « roman noir ». Et noir, il l’est. A cause des humeurs de Jean, mais également a cause des conséquences de ces humeurs : la vie de Jean est en effet ponctuée de meurtres. Il souhaiterait faire de ces assassinats une thérapie, mais c’est sans résultat. Et quand le résultat pointe enfin le bout de son nez, c’est rapidement que le bonheur va être démonté, puisque Jean sera rattrapé par les actes odieux qu’il aura commis (de sang froid) pour arriver à atteindre son objectif : être aimé de Gloria.
On dit que le roman originel de Malet est beaucoup plus axé sur la psychologie. « L’arme qui remplace le sexe de celui qui ne rend pas les femmes heureuses… » Ce leitmotiv est pourtant bien présent dans la BD, mais il est un peu dans l’ombre de l’action. Pour qui n’a pas lu le roman, on ne sait pas trop, parfois, sur quels détails se concentrer : la grève des ouvriers ? la cavale de Gisèle ? la vraie-fausse bosse du bossu ? le doute sur l’existence de plusieurs gangs ?
Mais enfin, toutes ces pistes sont bien là aussi pour étoffer le mystère et rendre plus pesante l’atmosphère. Cette dernière est d’ailleurs très bien traduite en images. En lisant les bulles de celui qui a la « clope au bec », on entend bien la diction du gars qui ne desserre pas les dents. En regardant les cigarettes se consumer, on sent l’odeur du tabac… Bravo ! Enfin, les coupures de journaux se glissant dans l’histoire nous rapprochent plus du roman de Malet en en reprenant des lignes quasi mot pour mot (ça, on me l’a dit.)
J’ai bien aimé cette lecture, moi qui ne suis pas spécialement amateur de romans noirs ou de polars. « La vie est dégueulasse » est donc une bonne mise en bouche pour le béotien, et la série étant annoncée comme une trilogie, elle sera forcément un bon « stage », si elle garde ses qualités, pour mettre un peu plus le nez dans les BD de ce style.
Par Sylvestre, le 22 septembre 2005
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