TRILOGIE NOIRE (LA)
Le soleil n'est pas pour nous

Dédé sort de taule. Il n’avait rien fait, le bougre : dormir sous les ponts n’est pas un délit ! Mais c’est qu’il n’est pas né du bon côté de la barrière, et son quotidien c’est la faim, l’emploi incertain et la cohabitation avec les crapules qui peuplent sa ville.

« Le soleil n’est pas pour nous », se plait-il à répéter. Pourtant, le jour où il croise Gina, il a envie de prouver le contraire, de montrer que les petites gens aussi ont droit à leur part de rêve. Alors il emmène sa princesse sur les routes avec pour objectif qu’ensemble, ils voient la mer pour la première fois. Mais rien n’y fera, ça lui colle à la peau : en plus de Gina, c’est la poisse qu’il semble avoir emportée dans ses bagages…

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

Publicité

Notre avis sur TRILOGIE NOIRE (LA) #2 – Le soleil n’est pas pour nous

C‘est avec difficulté qu’on entame cette lecture. Tout est sombre, gris, triste. Les textes sont écrits dans un style parlé et on doit parfois revenir dessus pour être certain qu’on a bien lu les mots dans le bon ordre. De plus, la situation qui nous est présentée n’est pas glorieuse, ce qui nous pousserait presque à nous tenir à distance de cet univers : dans un vieux Paris loin de celui des cartes postales, on découvre une population de pauvres gens. Brrr ! Tout cela contribue bien à justifier le titre que porte la série !

Quand Gina paraît, pourtant, tout s’éclaire. Sa présence, les couleurs qu’elle porte, ses doux traits, aussi, donnent à cette histoire la bouffée d’espoir qui manquait. Le récit revêt alors des airs plus enjoués, plus aériens, contrastant avec la lourdeur de l’atmosphère que Dédé et Gina voudront laisser derrière eux. Le dessin se fait plus gai, également.

Les pauvres ont-ils le droit d’être heureux ? Le poids de la condition sociale est-il insurmontable pour celui qui « naît mal » ? L’oeuvre de Léo Malet ne présentait pas forcément tous les éléments pour briller en BD où les choses se doivent d’être très visuelles, mais le pari est somme toute réussi et on s’attache à ce héros malheureux, Dédé, qui veut vivre dignement et garde la tête sur les épaules… tant que c’est supportable.

Feu vert pour ajouter cette BD à votre liste de Noël !

Par Sylvestre, le 14 novembre 2006

Publicité