TROLLS DE TROY
La trolle impromptue

Profitant de la migration des brazouards, Waha s’est mise en chasse. Accompagnée par les deux rejetons trolls Gnondpom et Tyneth, ils ont atteint les bords du fleuve Pellucide afin d’y trouver la matière première. C’est à ce moment qu’ils croisent le bateau appartenant au Comte de Nauyelle qui vogue vers Eckmül et à bord duquel son jeune fils Shapin essaye désespérément d’utiliser son pouvoir. De façon impromptue, le garçon parvient à échanger les personnalités de sa sœur Kyrlande qui se trouve à ses côtés avec celle de Waha sur la rive. Il va de soi que cette permutation va avoir des conséquences des plus ahurissantes et pour le moins dommageable pour leur entourage respectif. Imaginez-donc, Kyrlande, jeune femme boulotte lettrée et raffinée se trouvant au milieu des trolls et Waha, la presque trolle à la peau glabre, étant soumise au respect de l’étiquette. Vont-elles pouvoir trouver le moyen d’enrayer ce coup du sort ?

Par phibes, le 10 décembre 2013

Notre avis sur TROLLS DE TROY #17 – La trolle impromptue

Après leur dernière aventure lilliputienne, les fameuses boules de poils aux dents acérées de Phalompe chéries par Arleston et Jean-Louis Mourier reviennent de nouveau sur le théâtre des opérations, après un break d’un an et demi. Une fois encore, Waha est le fruit d’un sortilège qui porte atteinte à son intégrité et qu’elle va devoir partager avec une certaine Kyrlande.

Cet ouvrage utilise grassement les mêmes codes que les albums précédents qui ont fait le succès de la série et par ce biais, nous permet de plonger dans une histoire exaltée portée par des personnages faisant partie intégrante d’un univers maintenant formaté. Dans ce contexte, Arleston règne en maître que l’on pourrait qualifier de paisible sur la destinée de ces derniers, leur faisant traverser des péripéties d’un mordant sans pareil, toujours aussi rocambolesques et trépidantes.

Les mésaventures de Waha et de Kyrlande sont des plus bigarrées et donnent sans retenue dans un burlesque "trolien" qui se veut inépuisable et qui vaut pour son humour décapant. L’hyperactivité qui en découle et qui se veut largement éprouvée permet d’avaler les 48 planches dans des effets scénaristiques très caractéristiques (volontairement nature voire primaires) avec lesquels Arleston sait se jouer impunément. Plus particulièrement, la mutation entre les deux filles sera l’occasion de voir ces dernières dans des rôles qui vont à l’encontre de leur condition, dans des comportements et des situations (le mariage de Waha par exemple) qui génèreront quelques bonnes surprises.

Jean-Louis Mourier, de son côté, maîtrise totalement l’univers gigotant de son scénariste. Que ce soit au niveau des nombreux personnages ou au niveau des décors luxuriants, ce dessinateur a le don de nous immerger dans des effets visuels bardés d’humour, de gestuelles décalées et un tantinet friponnes. A noter que la remarquable colorisation réalisée par son compère de la première heure, Claude Guth, est en totale osmose avec son travail.

Une aventure troyenne humoristique complète qui ne manque, ni de mordant, ni de magie, et qui pourrait trouver prochainement sa place au pied du sapin.

Par Phibes, le 10 décembre 2013

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