TROLLS DE TROY
Pas de Nöl pour le père Grommël

Alors que Pröfi, le demi-troll, se lance pour la énième fois dans la construction d’une maison de sa propre conception, Waha, d’humeur bucolique, est partie à la « cueillette » de pétaures dans la vaste savane proche de Phalompe. Sur son chemin, elle rencontre un curieux bellâtre humain qui lui fait immédiatement une cour effrénée. Le soupirant étant pour le moins collant et surtout indestructible, la sémillante rousse ne peut que l’entrainer avec elle au village. L’hospitalité légendaire des trolls permet au vaniteux de se présenter. Il s’appelle Shärmand, il est prince de rang et fils du fameux Père Grommël, personnage que tous les enfants du Darshan adorent par le fait qu’il fabrique des jouets qu’il distribue à ces derniers une fois par an. Evidemment, Tÿneth et Gnondpöm se sentent totalement lésés et exigent immédiatement de recevoir des cadeaux. Comme il est difficile de résister à des trollilons, Shärmand propose de les emmener rendre visite Père Grommël, à condition, bien évidemment, que Waha fasse partie du voyage ! Est-ce vraiment une bonne idée ?

Par phibes, le 28 décembre 2014

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Notre avis sur TROLLS DE TROY #19 – Pas de Nöl pour le père Grommël

Christophe Arleston et Jean-Louis Mourier semblent avoir trouvé depuis La trolle impromptue (tome 17) un rythme plus soutenu dans leur saga « trollienne » en s’employant à sortir un album tous les 6 mois en moyenne. Ce qui en soi, ne peut que ravir les aficionados de cet univers fantaisiste qui attendent impatiemment la parution de chaque album. Après avoir précédemment plongé le pauvre Pröfy dans une déprime inquiétante et l’avoir sauvé aussi, les deux complices décident, cette fois-ci, de s’inspirer de la légende du père Noël et de la traiter à la sauce troyenne.

Ce 19ème volet des aventures des habitants de Phalompe fait la part belle aux facéties les plus incisives des deux rejetons inséparables Tÿneth et Gnondpöm, véritables trublions « trollifiés » pleins de vie et de caractère et de la fille adoptive de Teträm, la glabre Waha. Ces trois personnages récurrents de la série partagent ici la tête d’affiche avec un nouvel intervenant, Shärmand le prince, en quête de l’âme sœur et fils du célèbre Père Grommël. Grâce à leur rencontre fortuite et la visite du royaume enchanté de ce dernier qui va en découler, le mythe de ce bienveillant bonhomme est appelé à en prendre un sacré coup derrière les oreilles.

On ne sera certainement pas surpris des aspirations scénaristiques de Christophe Arleston qui, conformément à cette ambiance fantaisiste qui est propre à l’univers de Troy, nous amène à mordre à pleines dents dans un récit empli d’humeurs trolliennes, d’humour aiguisé et d’amour impossible. La magie opère toujours par le jeu de ces personnages dont l’artiste connaît tous les rouages et nous le restitue dans une forme débridée dont on a appris à goûter suavement chaque jeu de mot, chaque clin d’œil, chaque ressort décapant. Cette nouvelle histoire bénéficie donc d’un potentiel humoristique indéniable et repose beaucoup sur l’hyperactivité des trois jeunes habitants de Phalompe et leur esprit primaire destructeur. De même, elle donne un éclairage très particulier voire libéré de la légende du Père Noël (ici le Père Grommël), éclairage très distendu qui ne manquera pas de susciter quelques bons rictus.

Une fois encore, Jean-Louis Mourier tire son épingle du jeu graphique, à la fois piquant, mordant, caricatural, vivant et conceptuellement hilarant. Il ne fait aucun doute que l’artiste s’amuse comme un petit fou avec ses personnages (et par ce biais nous transmet son hilarité comme il se doit) en leur prêtant des expressions, des attitudes exaltées, en les plongeant dans des situations ubuesques, le tout dans un contexte imaginaire hautement fantaisiste. Son trait, qui désormais fait corps avec l’univers créé par le scénariste, contribue ainsi à la pérennité du succès de la série.

Une saga qui reste toujours au poil, mordante et humoristiquement délectable en phase avec les fêtes actuelles. Une idée cadeau que les adeptes de cet univers fantasy délirant pourront partager.

Par Phibes, le 28 décembre 2014

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