Trop humain pour être un dieu
Sam Knowle et les frères Forster, Eric et Hugh, se connaissent depuis quelques années, ils sont amis et envisagent même de s’acheter un bateau ensemble. Un soir alors qu’ils rentrent tous chez eux, un éclair vient frapper l’immeuble d’Eric, tuant pratiquement tout le monde dans l’immeuble. Néanmoins, au milieu des décombres, Eric semble être le seul rescapé, d’autant plus qu’il a étrangement hérité de super pouvoirs illimités…
Commence alors un parcours qui va, tout d’abord, lui faire gagner le statut de héros, avant de le faire sombrer dans une sorte de folie meurtrière qui va laisser des milliers de cadavres dans son sillage… Sam va donc suivre son ami et tenter de comprendre ce qui lui arrive !
Par fredgri, le 10 septembre 2011
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782809420173
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Notre avis sur Trop humain pour être un dieu
La bonne surprise de cette rentrée c’est la traduction de ce remarquable Graphic Novel passé pratiquement inpérçu lors de sa sortie US. Arcudi prend à bras le corps le mythe du héros et nous pose clairement la question "Comment un humain "normal" peut-il appréhender l’acquisition soudaine de super pouvoirs ?".
La première partie, donc, aborde l’ascension de ce héros, ses questionnements en tant qu’élu (d’ailleurs à la base le projet était une mini série de 8 numéros nommée, justement, "The Chosen") sur sa mission divine, sur les raisons qui lui ont permis d’avoir ces pouvoirs. Ensuite on voit progressivement apparaitre sa prise de conscience, il se rend compte qu’autour de lui il inspire la crainte, que les média veulent tous une partie de lui, que sa vie commence à lui échapper, tout simplement. Dans la deuxième partie nous sommes donc face à un homme qui en a marre, qui souhaite tout bonnement qu’on le lâche.
Arcudi manque peut-être de finesse dans cette deuxième moitié, parce que très vite tout se résume à une suite de scènes ou Eric démembre des soldats, balance des chars sur des immeubles tuant ainsi tout ceux qui sont dans le coin, femmes et enfants compris. On a encore du mal à vraiment se convaincre que ce "héros" en a simplement marre, alors qu’il lui suffirait simplement d’aller s’isoler dans un coin, loin de tout et de ne plus se faire remarquer… Bref, le discours d’Arcudi est assez ambiguë à ce niveau là. Et c’est en partie assez dommage car le travail sur Sam Knowle est, lui, plus en profondeur, plus fin. Le véritable héros de l’album, celui qui donne le "La", c’est bien ce jeune homme qui reste le témoin privilégié de cette histoire. Il se laisse au début envouter par l’aura de succès de son ami, en profite un peu, tout en continuant d’être le jeune homme qu’il est, celui qui fantasme sur la belle Alma, qui regarde de loin son pote soulever des immeuble. Il est aussi celui qui est un peu perdu par le déchainement de violence, qui se retrouve journaliste, chroniquant, dans une colonne régulière, ses impressions sur tout ça, et finalement, l’ultime témoin de la chute de son ami.
On ne peut pas s’empêcher de faire un parallèle avec le précédent projet de Snejbjerg: Mighty, qui racontait déjà l’ascension d’un super héros et sa "corruption" progressive. J’aurais même tendance à trouver le message de Mighty bien plus fin et intéressant.
Il n’empêche que le message de "A god Somewhere", celui qui traite de cette corruption de l’homme, du monde qui l’entoure, de cette façon de réapproprier un rêve, mais aussi de ce besoin d’une nouvelle mythologie, reste bien d’actualité, il met en avant le traitement des comics modernes, la représentation des nouveaux codes pour les super héros…
Un album merveilleusement mis en image par un Peter Snejbjerg au sommet de son art qu’il fait énormément plaisir de retrouver ici !
Très conseillé en tout cas !
Par FredGri, le 10 septembre 2011