TRYPHON DE A A Z, PETIT DICTIONNAIRE TOURNESOL

Une chose est sûre, c’est que les dictionnaires thématiques en langue française offrent à leurs lecteurs la garantie d’avoir au moins 26 chapitres à lire. Chaque lettre ensuite est forcément plus ou moins inspirante et le nombre d’entrées le montre. Dans Tryphon de A à Z, c’est peut-être la lettre K le « parent pauvre », et ce de l’aveu même de l’auteur ! Mais ce n’est pas si surprenant. Tout comme vous ne serez pas surpris que les lettres Q, W, X, Y et Z ne proposent elles aussi, comme le K, qu’une seule entrée.

Dans cet ouvrage, de toute façon, elles ne pas si nombreuses que ça, les entrées. Même pour les autres lettres de l’alphabet. Et les paragraphes jamais hyper-longs ; deux pages maximum, dirais-je… Ce qui fait qu’au final, il n’y a pas tant de choses que ça à se mettre sous la dent dans cette lecture. Alors, ah oui, le livre compte environ 170 pages, c’est sûr ! Mais ôtez les pages « rayées » qui font parfois intercalaire entre deux lettres, et vous en compterez déjà moins ! Pointez enfin certaines rubriques dans lesquelles l’auteur se répète un peu et la pitance, en fin de compte, vous paraîtra maigre.

(Parlons un peu du fonds, maintenant, oui…) La lecture pourtant est agréable car les niveaux de langage et d’humour y sont plaisants. Et parce que de nombreuses observations (quand même, ne soyons pas que négatifs !) sont intéressantes et sonnent juste, même si on va parfois rapidement vers l »hypothèse, vers la supposition ou vers des conclusions un peu « tirées par les cheveux ». Oui, on peut gratter et trouver à Tournesol des ressemblances ou des « parentés »… Oui, on le voit apparaître à maintes reprises et on peut donc comparer ses prestations, qu’elles relèvent de la colère, de la tendresse ou de l’obstination… Non, il ne tient pas qu’un rôle secondaire : l’aventure lunaire est là pour le prouver ! Mais de là à trouver assez d’eau à son moulin pour prétendre l’avoir cerné et pouvoir en dire que c’est le personnage le plus remarquable… Pas sûr… Et cet empressement à vouloir en faire un héros à la hauteur de certains autres dans la série tend un peu à l’auto-discrédit.

Je pense qu’il y a plein de bonnes idées dans cet ouvrage mais qu’elles n’étaient peut-être pas assez nombreuses ou pas assez facilement organisables pour en tirer un essai dans une forme plus classique. La formule dictionnaire est donc sans doute apparue comme celle qui conviendrait le mieux à l’auteur pour pouvoir partager ses réflexions et ses trouvailles sur Tryphon Tournesol sans en omettre une seule. Le résultat est là, soumis à votre appréciation.

En ce qui concerne votre serviteur, vous l’avez compris : cette lecture m’a attiré, mais elle n’aura pas réussi à m’emballer.

Par Sylvestre, le 18 septembre 2023