TYPHAON
Eléonore

Eléonore est un album étonnant. Les notions de temps et d’espace semblent inexistantes : on ne sait pas où l’on est, si ce n’est sur un bateau au milieu de l’eau ; on ne sait pas combien de temps s’écoule, si ce n’est une succession de jours et de nuits, tous identiques aux précédents.
Outre le fait que ce manque de repère est au centre de l’intrigue, il renforce le côté stressant de cette BD, et permet de faire ressortir 2 personnages : Eléonore et Vernon, puisqu’eux seuls représentent des points « sûrs ». Du coup, cet album parle des choses humaines, et principalement de la culpabilité.
L’histoire reste très énigmatique dans ce premier tome. On a hâte de savoir ce qui rend cet équipage si étrange. L’ambiance est très lovecraftienne (on s’attend à voir surgir des profonds à chaque page).
Les dessins quant à eux sont, comme toujours avec Sorel, splendides. Ses planches semblent plus structurées que d’ordinaire, ce qui structure également le récit. Les couleurs sont très réussies, avec des bleus clairs ou de jaune, couleurs peu courantes chez ce dessinateur, habituellement plus sombre, et qui joue souvent sur le rouge.

Par Gdseb, le 27 février 2003