U4
Jules

A Paris, de la fenêtre de son appartement, Jules regarde avec tristesse l’état très dégradé du boulevard au droit duquel il habite. En effet, depuis que le terrible filovirus U4 a sévi, près de 90% de la population mondiale a succombé. Les cadavres jonchent le sol malgré l’intervention des militaires, tout semble à l’abandon et l’insécurité règne en maître dans les quartiers. Affamé, Jules a décidé de descendre pour aller chercher à manger. Dans une pestilence ambiante suffocante, il marche entre les morts en décomposition tout en se rassurant qu’il est un winner par sa qualité d’expert dans le jeu vidéo W.O.T. qui lui permet de se tirer des pires situations. De retour à son appartement, il croise son frère toxicomane qui est venu récupérer les bijoux de leur mère et se bat avec lui. A son départ, il reste groggy un moment et pense aux derniers mots de Khronos, le Maitre du jeu W.O.T. auquel il a l’habitude de jouer, et à sa mystérieuse invitation à Paris le 24 décembre prochain. C’est décidé, il va y répondre favorablement en allant au point de ralliement. C’est en quittant son appartement qu’il trouve la petite Alicia, totalement esseulée. Il décide alors de la prendre sous son aile protectrice et en cherchant des médicaments pour celle-ci, il rencontre d’autres adolescents qui vont l’entraîner bientôt dans leur petite communauté.

Par phibes, le 8 février 2022

Publicité

Notre avis sur U4 # – Jules

Rescapé de l’épidémie mondiale à l’instar d’autres ados comme Yannis, Stéphane et Koridwen, Jules est le personnage qui en tout premier lieu a inspiré Carole Trébor, romancière pour jeunesse, qui s’est attelé avec trois de ses pairs (Vincent Villeminot, Florence Hinckel et Yves Grevet) à réaliser la fameuse saga U4. Ce jeune protagoniste voit donc, comme les autres, sa destinée faire l’objet d’une adaptation aux bons soins de Pierre-Paul Renders, Denis Lapière et Adriàn Huelva, auteurs patentés de bandes dessinées.

Ce tome qui peut se lire avant ou après les trois autres volets, nous plonge immédiatement dans l’après filovirus, dans des ambiances pour le moins dégénérescentes. Contrairement à Yannis et Stéphane, nous nous trouvons à Paris qui bien sûr n’a pas été épargnée. Jules est donc un survivant qui va devoir chercher sa destinée. Et celle-ci va être conditionnée par la rencontre d’une petite communauté constituée d’ados et par le message intrigant laissé par le Maître d’un jeu vidéo auquel les héros de cette histoire sont liés.

Usant d’un chapitrage commun à chaque tome, les coscénaristes développent avec méthode leur récit, partant d’un individu isolé pour le raccrocher progressivement à d’autres, dans des péripéties prenantes et sensibles. En effet, mettant à profit la tension ambiante, l’histoire de Jules, personnage censé, bascule aisément entre situations émouvantes comme la rencontre avec Alicia et séquences éprouvantes lorsqu’il y a affrontement. Aussi, on ne manquera pas d’être saisi intégralement par les pérégrinations somme toute matures de l’ado qui, tout en nous engageant vers une finalité partielle que l’on devine déjà (si on a lu d’autres volets) et en nous offrant sa propre vision, fait également le lien avec Koridwen et l’énigmatique Khronos.

Graphiquement, Adriàn Huelva tire très avantageusement son épingle du jeu. Conforme à ce qu’il réalise sur les autres tomes, son trait donne une vision des péripéties survivalistes de Jules réellement convaincante, dans un style semi-réaliste très plaisant malgré l’ambiance mortelle. A n’en pas douter, l’artiste a du pain sur la planche et ce qui est sûr, c’est que pour notre grand plaisir, il ne le bâcle pas. Que ce soit pour les personnages ou pour les décors, le travail est conséquent et a le privilège d’être relevé remarquablement par des couleurs de choix.

Une nouvelle facette de cette équipée postapocalyptique qui renforce très prometteusement l’intérêt de cette saga.

Par Phibes, le 8 février 2022

Publicité