Ulysse
Sous les recommandations d’Athéna, Zeus décide que les tourments d’Ulysse doivent en finir. Il dépêche Hermès auprès de la nymphe Calypso qui retient le héros de Troie depuis 7 ans. Bien à contre cœur, elle accepte et aide son bien aimé à construire un radeau qui le mène, après 20 jours de tempête, sur les rivages de l’île des Phéaciens. Sur place, il est accueilli par la jeune princesse Nausicaa qui le mène auprès de son père, le roi Alcinoos. Au palais, Ulysse, qui n’a pas encore révélé qui il est, entend un aède raconter ses exploits, le roi voyant la peine de son invité, le prie de se confier. Après avoir révélé son identité, Ulysse lui raconte ses longues années d’errances et les exploits qui les ont rythmées…
Pendant ce temps, à Ithaque, le palais est envahi par des princes prétendants qui veulent profiter de l’absence d’Ulysse pour se réapproprier à la fois son royaume et la main de sa femme, la reine Pénélope. Mais son fils, Télémaque, ne supporte plus la situation. Bien décidé à retrouver son père, il part alors demander conseils à Nestor, le vieux roi de Pylos, puis à Ménélas, roi de Sparte, tous deux anciens compagnons d’arme d’Ulysse à Troie. Mais aucun des deux ne peut l’aider… Le jeune homme revient donc chez lui, alors que son père vient secrètement de rejoindre lui aussi Ithaque…
Par fredgri, le 14 mai 2024
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Notre avis sur Ulysse
Si l’on évoque la magie des légendes grecques, l’un des noms qui surgissent tout de suite est celui d’Ulysse (ou Odysséus), le roi d’Ithaque qui participa vaillamment à la mythique guerre de Troie, qui eut même l’idée du célèbre cheval en bois qui permis de remporter la victoire. Mais c’est surtout sur les 10 ans que dura son retour vers sa patrie que la véritable légende d’Ulysse s’est construite. Un voyage ponctué de mille et un dangers, de combats contre des monstres, contre la sorcière Circé, des géants, des tempêtes à n’en plus finir, loin des siens qu’il finira par retrouver 20 ans après les avoir quittés, seul survivant de son équipage.
La référence alors, c’est bien sur l’Odyssée d’Homère que tout collégien découvre à un moment donné en Français, plongeant dans un monde fascinant de dieux, de héros, de créatures inquiétantes.
Avec cet album, les auteurs s’inspirent donc, très librement, du texte d’Homère, sans pour autant en reprendre les mots. Il s’agit principalement d’en garder la chronologie, sans s’étendre plus que nécessaire.
Initialement, les textes, à la sortie en 1963, dans les pages du journal Il Corriere dei Piccoli, étaient de Franca Ongaro Basaglia, les dessins en noir et blanc de Hugo Pratt. Dans cette nouvelle version, mise en couleur par Patrizia Zanotti, les textes sont entièrement réécrits par Fabrizio Paladini et Marco Steiner. La volonté, alors, est de reprendre le même principe que l’Odyssée, c’est à dire développer deux fils narratifs, l’un qui suit Ulysse et l’autre Télémaque. Ce qui nous permet non seulement de suivre les péripéties du père, mais aussi de mieux connaître le fils et son inquiétude, qui reflète la situation sur Ithaque pendant l’absence du roi.
Toutefois, si ces nouveaux textes donnent de la profondeur aux personnages, ils balayent assez rapidement les rebondissements de l’histoire. On ne s’éternise qu’assez peu sur les étapes de cette odyssée marine, ou même sur les caprices des prétendants, on reste dans des faits survolés peut-être un peu trop vite. Une volonté de vulgariser un contenu passé depuis longtemps dans le savoir collectif.
Néanmoins, le véritable intérêt est peut-être plus dans la prestation de Pratt qui, même s’il reste, de façon très affichée, dans une commande certainement exécutée en peu de temps, n’en demeure pas moins très efficacement réalisée. Le trait est vif, avec deçi delà des pages vraiment magnifiques qui dénotent du reste. On est dans un livre illustré, ça n’est plus de la bande dessinée, mais qu’importe, car c’est surtout très beau et passionnant.
Peut-être pas l’album qui va révéler le travail du maître à ceux qui ne le connaissent pas trop, mais une très agréable curiosité qui devrait bien plaire aux fans du père de Corto Maltese.
Par FredGri, le 16 avril 2024