UMBRELLA ACADEMY
Dallas

Passer le cap du deuxième tome pour une série est souvent difficile pour les auteurs ! Mais lorsque le premier tome est aussi mémorable et quasi unanimement salué, cela devient carrément compliqué. Et pourtant avec ce « Dallas » le duo américain s’en sort vraiment bien.
L’apocalypse avortée du précédent tome a causé d’importants dommages collatéraux au sein de la famille de super-héros et les rôles ont été redistribués, contre toute attente. Les auteurs réussissent à nous surprendre d’entrée et brossent des personnages toujours aussi bien campés et torturés à souhait. Le récit avance à toute vitesse et va devenir de plus en plus passionnant à mesure que les héros enchaînent les voyages dans le temps. Entre Uchronie et pure Science-fiction, les auteurs ont concocté un savant mélange, complètement imprévisible et le lecteur se fait mener par le bout du nez. Inventif et bourré d’idées (mention spéciale aux personnages Hazel et Cha Cha, hallucinés et hallucinants !) la série possède une densité rarement rencontrée. Car même si la narration est globalement maîtrisée, ce foisonnement constitue clairement une limite lorsqu’il sème, par moment, la confusion. Mais cela reste un défaut mineur, tant cela rend cette série terriblement excitante. On avance toujours vers l’inconnu, on ne sait jamais où les auteurs vont nous amener. Le scénariste l’avoue lui-même en postface de cet album, lorsqu’il a terminé l’écriture de « Dallas », il a pensé au suivant et s’est demandé «mais qu’est qu’on va bien pouvoir faire maintenant ? ». On se le demande aussi en refermant cet album et on n’a qu’une envie : le découvrir dans le prochain ! Car cette série n’a pas encore livré tous ses secrets (pourquoi cette fascination pour les singes ?) et on a fraichement envie de suivre ces auteurs si talentueux.

Par Arneau, le 25 mai 2010