Un africain à Paris
Malamine est africain. Il vit en France depuis 10 ans et n’arrive pas à faire publier ses écrits malgré son doctorat en Economie acquis à la Sorbonne. Entre appartement spartiate et boulot alimentaire, il vit très mal ce quotidien qu’il considère comme un échec. Mais Malamine a des idées et il a envie de changer les choses.
Par Arneau, le 3 juin 2010
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Scénariste :
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dessinateur :
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Sortie :
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ISBN :
9782354190224
Notre avis sur Un africain à Paris
Cet album porte bien son nom puisqu’il est intégralement tourné vers le personnage principal. Présent dans presque toutes les cases, Malamine nous fait découvrir sa vie d’immigré africain à Paris et les difficultés qu’il rencontre. Et avec un dessin sobre, en hachures mais manquant peut-être parfois de lisibilité, on prend un réel plaisir à accompagner ce personnage. Grâce à une narration solide, le lecteur va suivre Malamine à son travail ou durant ses sorties, va apprendre à connaître son cercle d’amis, et surtout partager ses états d’âme. Et des états d’âme, Malamine en a revendre. Frustré par sa vie quotidienne et ses rêves inaboutis, il sombre dans l’amertume. Lui qui se rêvait acteur majeur de l’histoire africaine, il se retrouve brancardier et à la recherche d’un éditeur. Il se cherche, et malgré sa forte volonté d’agir il ne sait plus à quel saint se vouer. Destin classique d’un immigré sans ressource, pourrais-t-on penser ? Pas du tout car les auteurs sont sortis du cliché en créant un personnage instruit et diplômé mais pas forcément sympathique. Il reste paralysé par ses principes et la haute opinion qu’il a de lui-même. Sa méfiance extrême, presque paranoïaque, l’empêche de saisir les opportunités qui s’offrent à lui. Racisme ordinaire, ultranationalisme, tolérance et auto-déterminisme, il vogue au gré d’influences contradictoires sans réussir à détecter les valeurs constructives. Les auteurs, africains d’origine, n’ont d’ailleurs pas hésité à aborder des sujets délicats comme le racisme anti-blanc primaire ou les idées réactionnaires pouvant influencer la population française originaire d’Afrique. On pourra, par contre, regretter un dénouement trop rapide après une aussi habile mise en place du contexte et des personnages. Mais le final plein d’espoir nous montre que ce personnage reste maître de son destin malgré un parcours semé d’embuches. Et en cela, leur récit pourtant très marqué par leurs origines reste universel.
Par Arneau, le 3 juin 2010
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