Un air de Paradis

Avec ses deux frères, Arnaud en a vécu, des bons moments. A la ferme, dans les champs ou au petit restaurant que tenaient ses grands-parents ! Autour aussi : il n’y a pas un coin où il n’a pas un souvenir heureux. Et comme le temps laisse généralement une plus grosse place aux souvenirs joyeux qu’aux autres, Arnaud a des tonnes de choses à nous raconter. Pas par peur de les oublier, non, mais parce que partager le bonheur, on le sait, c’est le multiplier !
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Un air de Paradis

 
Comme un gamin nous ferait visiter sa chambre en voulant nous montrer tous ses jouets à la fois, Arnaud Quéré nous emmène aux quatre coins des territoires où il a construit ses souvenirs et bien plus. Et tout y passe. Animaux, gens, lieux, machines agricoles (qu’on voit énormes quand on est enfant)… Dans ses pas mais avec ses yeux, on parcourt son terrain de jeux fait de granges, de champs, d’escaliers, de ruisseaux de sous-bois et de bouteilles de soda à chiper pour s’assurer des pique-niques mémorables…

Avec l’aide du dessinateur Bast, Christian Barranger avait lui aussi livré ses souvenirs d’enfance dans une bande dessinée (Chocolat magique, éditions Le cycliste), mais c’était en couleurs, et plus spécialement écrit à l’attention de lecteurs enfants. Là, c’est en noir et blanc que les planches sont réalisées, comme pour faire écho à de vieilles photos qui ont dû être le support de la mémoire de l’auteur.

La narration passe parfois un peu du coq à l’âne, mais ce n’est pas gênant : il n’y a pas de scénario proprement dit. Un air de paradis est une boîte d’où Arnaud Quéré sort ses souvenirs dans l’ordre dans lequel le temps les a laissés. Pas de transitions "techniques", mais plutôt une liste de choses et de gens qu’on découvre au fur et à mesure.

On aura noté que le style du dessin des visages est différent, plus délicatement travaillé pour certains personnages. Probablement à partir de photos, encore. Un hommage appuyé, en quelque sorte, car la plupart sont de la famille de l’auteur. Des personnages qui apparaissent cependant peu, voire pas (les frères), d’ailleurs, pour laisser plus de place aux paysages ou aux objets eux-mêmes représentés avec toute la précision rendue possible par les outils qu’Arnaud Quéré a utilisés. Portraits du passé et natures mortes pour des souvenirs bien vivants… On aura noté aussi l’humour qui virevolte et bien sûr beaucoup d’authenticité et de nostalgie…

Quand on termine la lecture de cette bande dessinée et du cahier qui la suit rassemblant photos et témoignages de personnes citées dans l’ouvrage, on a les yeux qui brillent. Peut-être de jalousie, d’ailleurs. Car on se rend compte que ce genre d’enfance doit être vécue par des personnes de moins en moins nombreuses. Si de chouettes coins de nature existent (heureusement) toujours, en est-il autant du rythme de vie comme il se vivait "à l’époque" (même si ce n’est pas si loin que ça dans le passé, les années 70-80…) ? De nos jours, la télé et les consoles de jeux retiennent les jeunes à l’intérieur et on est en droit de se demander à quoi ressembleront plus tard leurs souvenirs d’enfance !

Un air de Paradis n’en a pas seulement l’air. Il respire la liberté et l’insouciance. Et si ce paradis d’Arnaud Quéré n’est plus le même aujourd’hui, il le restera pourtant grâce à cet arrêt du temps qu’il nous propose aux éditions Des Ronds dans l’O. On pourrait ne pas se sentir concerné par une œuvre si personnelle, mais en fin de compte, détrompez-vous. Car en lisant Un air de paradis, c’est vos souvenirs aussi qui refont surface. Et les émotions qui vont avec. Un cadeau inestimable, en vérité !
 

Par Sylvestre, le 7 novembre 2007

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