Un Amour simple

La boîte à bulles est une petite maison d’édition qui propose de plus en plus de belles choses. Sans forcement avoir la volonté de révolutionner le monde de la bande dessinée, l’éditeur offre l’occasion à des auteurs de s’exprimer avec sincérité sur des sujets qui leurs tiennent à cœur. Et c’est vraiment cette démarche que l’on retrouve dans le nouveau roman graphique de Bernard Grandjean, Un Amour simple.

L’auteur nous conte l’histoire de Lucy et Nono, deux handicapés mentaux pensionnaires du centre des Acacias. Le sujet abordé n’est pas forcement simple car traité du handicap s’avère être très rapidement un pari difficile. Il faut trouver l’équilibre juste et éviter à tout prix la condescendance, tout comme à l’inverse une empathie – certainement sincère – mais excessive et baignée de bons sentiments qui lorgnent du côté de la niaiserie. Mais Bernard Grandjean sait de quoi il parle, et cette part de vécu anime le récit tout au long des pages de l’album. Avec une simplicité vraie, une justesse dans le regard, son propos nous empoigne et nous transporte, on ne peut rester indifférent aux péripéties de Lucy et Nono. La tonalité du récit est empreinte de la fraicheur d’un premier amour et d’une intelligence remarquable.

La narration repose principalement sur la mise en scène et l’agencement des planches. Bernard Grandjean soigne particulièrement cet aspect et à de nombreuses reprises les mots deviennent superflus. L’auteur offre ainsi une force toute singulière à son histoire. Superbe ! Côté dessin, son trait lâché renferme une émotion palpable et accompagné par une mise en couleur dans les tons de bleus, il met en image le récit avec brio. Bernard Grandjean nous gratifie là d’un beau travail d’illustrateur.

Comme un hymne à la vie, Un Amour simple est un récit tendre, sincère… beau ! A lire sans faute.

Par melville, le 16 avril 2011