Un dernier soir à Pékin

He Liu et sa petite amie s’offrent une longue soirée à Pékin. Entre pause thé chaud et repas mangés sur le pouce, certaines saveurs réveillent les souvenirs du garçon. Il se confie sur des épisodes marquants de son enfance.

Par legoffe, le 17 juillet 2022

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Un dernier soir à Pékin

L’auteur chinois des BD à succès Kushi et La balade de Yaya avait livré, chez Glénat, un récit intimiste, La plus belle couleur du Monde. L’éditeur récidive avec cette histoire complète qui raconte des moments clé de la vie de He Liu. Je ne vous dirai pas pourquoi il est question d’un dernier soir à Pékin. Mais sachez que vous allez suivre un jeune homme et son amie le temps d’une longue balade nocturne dans la ville.

Tout commence par une pause dans un salon de thé, qui va réveiller la nostalgie de He Liu. Il va alors raconter sa rencontre avec la patron d’un troquet vendant des thés au lait au temps où il était lycéen. Une rencontre qui va faire basculer sa vie.
Il est question d’orientation et d’échec scolaire, sur fond d’affaire de tueur en série même si cet aspect, vous le verrez, est finalement très secondaire dans le récit. Il n’en est pas moins propice à attiser la curiosité, voire à nous entraîner dans de fausses directions.

D’autres souvenirs viendront rythmer le livre, tranches de vie où il est question de personnes qui ont eu, à un moment donné, de l’importance dans l’existence du garçon. Amour, amitié, bêtises de jeunesse, questions sur l’avenir, confiance en soi… Tout se mêle dans ce récit intimiste, sincère, qui réveille les émotions subtilement.

La plupart des lecteurs se retrouveront dans l’histoire, à un moment ou à un autre, et devraient être envahis par une certaine mélancolie.

Saluons le talent de conteur de Golo Zhao, qui est capable de captiver le lecteur sans s’appuyer sur des aventures incroyables, mais simplement en racontant des moments du quotidien. Il rappelle que des rencontres, des échanges, parfois quelques mots, peuvent marquer une vie et l’orienter, en bien ou en mal, formant les certitudes et les regrets.

L’ensemble est touchant et servi, comme toujours avec Zhao, par de très beaux dessins. Le regard des personnages est, souvent, hypnotisant, et les visages criant de vérité. Les cadrages sont, eux aussi, parfaitement maîtrisés, nous happant, permettant de vivre pleinement les instants racontés pendant cette nuit de confidences à Pékin.

Par Legoffe, le 17 juillet 2022

Publicité