Un général, des généraux
En pleine Guerre d’Algérie, le gouvernement d’une IVème République de plus en plus en difficulté tente d’éviter un effondrement total. C’est dans ce contexte tendu que , le 13 mai 1958, des généraux de l’armée française s’embarquent dans une improbable aventure en tentant ce qui ressemble fortement à un coup d’Etat !
A Colombey-les-Deux-Eglises, un autre général se tient prêt à revenir dans le jeu politique…
Par v-degache, le 29 janvier 2022
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9782808203630
Notre avis sur Un général, des généraux
Le 13 mai 1958, le MRP Pierre Pflimlin, réputé favorable aux négociations avec le FLN, est appelé à la présidence du Conseil. Le même jour, éclatent des émeutes à Alger, aboutissant à la création d’un Comité de Salut Public de l’Algérie française, avec le Général Massu comme principale figure, alors que le Général Salan, Commandant en chef en Algérie depuis 1956, maintient une certaine ambiguïté quant à sa véritable position vis-à-vis de celui-ci.
Ce coup de force de l’armée en Algérie va fragiliser encore plus un gouvernement empêtré dans le « cancer » algérien depuis 1954, et va mettre sur le devant de la scène ces généraux aux nombreuses médailles !
Le trait de François Boucq excelle pour faire revivre cette agitation politique algéroise, qui touche désormais la métropole, durant ces quelques jours particulièrement tumultueux où le pouvoir dans ces départements français semble échapper au gouvernement français. Les gueules de ce drame parfois tragi-comique sont merveilleusement croquées par le dessinateur du Bouncer. Celui-ci arrive une nouvelle fois à saisir avec brio les expressions de ces visages pour retranscrire la palette des émotions de ceux-ci. Comme on a pu apprécier ses dessins des protagonistes de l’affaire du Carlton de Lille (Le procès Carlton) ou des attentats de Janvier 2015 (Janvier 2015 – Le procès), on se régale face à de cette ribambelle de généraux multi-décorés, qui ont souvent traversé la Débâcle de 1940, la Résistance, ainsi que l’humiliation de Diên Biên Phu.
L’Histoire revit magnifiquement sous les crayons de Boucq ! Ces gradés vont adopter des positions bien différentes durant ces jours où règne une certaine anarchie en Algérie comme en métropole, entre ceux qui choisssent la fidélité au gouvernement d’une IVème République agonisante, ceux en attente du sauveur : le Général de Gaulle, ou ceux qui vont se comporter en barbouzes prêts à tout pour garder l’Algérie française !
Les généraux Massu, Salan, Challe, Miquel, et consorts, reprennent vie et sont en pleine forme, pour notre plus grand plaisir ! Quant à celui que l’on attend, et qui occupe une grande partie de la couverture de l’album, il reste dans les pages de la BD comme durant ces jours de mai 1958, tapi dans l’ombre, prêt à revenir sur le devant de la scène, comme un leitmotiv attendu avec frénésie par le lecteur !
Les négociations, revirements, palabres, qui ont pu nous paraître hier bien ennuyeux racontés à l’école, malgré le talent indéniable du corps professoral d’histoire-géographie français, reprennent ici littéralement vie. Les dialogues de Nicolas Juncker en font une véritable épopée au suspense continu, avec un rythme qui ne retombe jamais. Ce n’est pas une surprise de retrouver ici le talent du Lorrain qui nous a régalé ces dernières années avec entre autres Fouché, La vierge et la putain ou bien encore Seules à Berlin, mais force est de reconnaitre que son écriture associée au dessin de Boucq donne un résultat détonnant !
Du 13 mai 1958 au voyage et fameux discours de de Gaulle à Alger le 4 juin 1958, la France va connaitre des heures particulièrement mouvementées, passant proche de la guerre civile. Boucq et Juncker nous les racontent avec talent, et un humour sarcastique terriblement efficace.
L’Histoire de France a trouvé un formidable duo pour la faire revivre ! Foncez sans attendre sur Un général, des généraux, assurément un ouvrage essentiel de ce début d’année, dont la version noir et blanc proposée par Canal BD nous fait encore mieux profiter du trait de F. Boucq !
Par V. DEGACHE, le 29 janvier 2022
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