UN HOMME NORMAL

Nathan est un jeune homme atteint d’autisme léger. Véritable génie en informatique et en mathématique, il se tient toutefois à l’écart des gens « normaux » pour leur manque de perception. Lui, il en a le pouvoir et ne veut surtout pas le montrer. Aussi, il fait en sorte de ne pas rester avec ceux qu’il aime bien comme Mathilda car ses « pensées profondes » pourraient nuire à sa relation. Malheureusement, un soir, alors qu’il est invité à écouter de novelles compositions musicales du père à Mathilda, il perçoit un évènement qui pourrait marquer la destinée de la jeune fille et de son père. Il décide, malgré sa réticence, d’alerter son amie. Saura-t-il se faire entendre ?

Par phibes, le 18 juillet 2023

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Notre avis sur UN HOMME NORMAL

A peine son dernier album Celle qui n’attendait pas est-il sorti que Pierre Makyo refait parler de lui en présentant son tout nouveau roman graphique Un homme normal. L’artiste profite de ce dernier pour nous intéresser à l’histoire de Nathan, un jeune autiste aux pensées profondes surprenantes et à son entourage promis à de nombreuses péripéties.

A la faveur d’une présentation somme toute simple et humaine, le récit donne l’occasion de plonger dans le quotidien d’un cercle d’individus que l’on peut qualifier de communs et qui va être grevé par de petits incidents aux orientations multiples. D’un côté, nous découvrons Nathan et la gestion de son handicap qui peut se révéler bien « utile » dans certains cas, sa personnalité à la fois tourmentée et éclairée, sa perception étonnante de certains évènements, ses difficultés à établir des relations profondes. Sur un autre plan, on est sensibilisé au mal-être d’Yvan et de Juliette, la persécution dont il est l’objet, la réponse de celle-ci au malaise familial qui génère une véritable prise de conscience collective et enfin des aléas climatiques cataclysmiques.

S’il ne fait aucun doute que cette équipée est de portée humaine, elle donne tout de même la curieuse sensation de partir dans tous les sens, sans rester sur une seule ligne directrice. Elle mêle sans vergogne bonté, drame émotionnel et soupçon de fantastique sans pour autant se focaliser sur une thématique propre comme pour nous faire sentir que Pierre Makyo a souhaité laisser courir son histoire sans en fixer réellement des limites.

Versée dans la colorisation, Sasa se lance cette fois-ci, à la faveur de ce roman graphique, dans l’illustration à part entière. Assurément épaulée par son père Ruben Pellejero, elle parvient grâce à un trait direct, fin et suffisamment détaillé pour donner vie à la normalité de cette histoire. On y ressent une réelle sensibilité, une charge émotionnelle bien agréable, portées par des personnages de tout bord, à l’aura attachante.

Une belle histoire contemporaine au libre cours, érigée avec tact par des artistes qui se jouent de la normalité de leur sujet.

Par Phibes, le 18 juillet 2023

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