Un Norvégien vers Compostelle

 
Comme d’innombrables pélerins avant lui, Jason a marché en Espagne sur "el camino de Santiago". Un mythe… Certains "font" Saint Jacques par conviction religieuse, d’autres le font parce qu’ils sont randonneurs dans l’âme, d’autres enfin, comme Jason, le font pour des raisons autrement personnelles : par défi, pour se ressourcer, pour des raisons de santé, voire en remerciement pour quelque chose qui leur est arrivé de bon… Le point commun entre tous est qu’ils suivent aussi le chemin pour les rencontres qu’il permet de faire. (Cf. exemples pages 3 à 188 !)
 

Par sylvestre, le 20 février 2017

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Notre avis sur Un Norvégien vers Compostelle

 
Il faut être honnête : on ne s’attendait pas à ce que Jason nous raconte des expériences de sport extrême ! Savoir qu’il a parcouru le chemin de Saint Jacques de Compostelle colle plus à l’image qu’il donne de lui à travers ses personnages animaliers souvent très nonchalants ! Enfin… Je dis ça parce que "marcher" laisse penser qu’on brûle moins de calories qu’en pratiquant d’autres activités, mais lorsqu’il s’agit de marcher des centaines de kilomètres sur de nombreux jours, cette fameuse "nonchalance" n’est plus vraiment à l’ordre du jour !

On ne s’aventure pas sur les chemins de Saint-Jacques sans avoir pris conscience des distances, ni sans s’être renseigné sur les possibilités d’hébergement ! Quand on se lance, c’est donc en connaissance de cause, et Jason a décidé de se lancer dans l’aventure : partir pendant près d’un mois, à pied, dans des conditions qui s’avéreront être parfois spartiates…

Le Chemin est plus souvent une expérience personnelle, notamment parce qu’elle est physique : chacun a son propre rythme de marche, son endurance, ses capacités à renouveler ou non chaque jour l’exploit de la veille. Jason est donc sagement parti seul ; il nous a rapporté de son périple cette bande dessinée autobiographique, son carnet de pélerin.

On ne change pas une équipe qui gagne : Jason s’est donc représenté sous les traits d’un de ces personnages "chien" qui font qu’on reconnaît son style entre mille. Il en croisera plein d’autres, des personnages "chien" (!), et c’est ce qui fera le sel de son récit car ces rencontres qu’on fait sur le chemin de Saint Jacques sont souvent assez brèves, parfois limite frustrantes, mais c’est leur nombre qui fait la richesse du parcours et la valeur de l’aventure humaine.

Avec humour, l’auteur norvégien raconte son pélérinage en noir et blanc étape par étape. Ah, oui, c’est vrai, ça sonne souvent comme quelque chose d’assez répétitif, le rythme formaté des journées faisant de cette expérience quelque chose de très cyclique, mais on se projète ; on mesure que faire trente fois une longue randonnée, ce n’est pas comme n’en faire qu’une seule, un jour où on a daigné sortir parce qu’il faisait ni trop chaud ni trop froid ! On s’identifie donc, on rentre dans l’effort…

Instantanés, impressions, réflexions, bribes de conversations… On met nos pas dans ceux de Jason vers Compostelle avec comme objectif le chemin et non le but géographique. Et ça fait du bien ! On n’a pas marché seul, et c’est pas nous qui chopons des ampoules aux pieds !
 

Par Sylvestre, le 20 février 2017

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