Un saint à Auschwitz

 
Un soir de juillet 1941, dans l’enceinte du camp d’extermination d’Auschwitz, les prisonniers ont été rassemblés. Une évasion vient en effet d’avoir lieu et le capitaine SS Fritzsch a décidé de se venger en condamnant dix hommes à être enfermés nus, sans nourriture et sans eau jusqu’à ce que mort s’ensuive. Dix malheureux sont désignés, et un parmi eux tombe alors à genoux, suppliant son bourreau de l’épargner parce qu’il est père de famille.

Le franciscain polonais Maximilien Kolbe fait partie des prisonniers. Sortant du rang, il demande alors à prendre la place de l’homme et, contre toute attente, le SS accède à sa requête.

Dans le Block 11 où les dix condamnés à mort vont vivre leurs derniers jours, Maximilien Kolbe réconfortera ses camarades d’infortune et les aidera à survivre le plus longtemps possible dans l’espérance grâce à la prière. Il survivra plus longtemps que les nazis l’avaient prévu et sera assassiné par injection létale…
 

Par sylvestre, le 15 septembre 2019

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Notre avis sur Un saint à Auschwitz

 
C’est le sacrifice ultime que Maximilien Kolbe a accompli : comme Jésus, il a donné sa vie pour l’Autre. Sa mémoire est célébrée de nombreuses manières, y compris dans le camp d’Auschwitz où aujourd’hui encore un grand panneau rend hommage au courageux acte qu’il y a commis.

L’histoire de la mort de Maximilien Kolbe est très connue. Dans cette bande dessinée, elle ne constitue pas l’histoire entière et c’est donc pour ça que je me suis permis de l’évoquer de A à Z dans mon résumé ci-dessus. Elle n’est pas racontée à la fin de l’album, non plus, mais au début. Car le scénariste a en effet choisi de traiter le temps de l’agonie du religieux comme un temps pendant lequel ce dernier raconte son parcours de vie à un co-détenu. Et à nous, lecteurs, par la même occasion.

De l’enfance du petit Raymond jusqu’à la mort victorieuse du Maximilien-Marie qu’il est devenu lorsqu’il est entré dans les ordres, bien des choses ont été vécues ! La biographie du Polonais est en effet riche en surprises et la lire en bandes dessinées permet d’en (re)découvrir en un temps très court tous les moments-clés : Maximilien Kolbe a vu la Vierge Marie lui apparaître lorsqu’il était enfant et cette rencontre l’a bouleversé au point qu’il lui vouera sa vie toute entière. Il créera la "Milice de l’Immaculée" et construira un véritable empire de presse pour diffuser ses idées et pousser les gens à la conversion. Il partira même pour la Chine puis s’installera au Japon en qualité de missionnaire pendant plusieurs années avant d’être rappelé dans sa Pologne natale où la guerre précipitera alors son destin…

Le héros de cette BD ressemble parfois à un homme d’affaires. Ses qualités de dirigeant et son envie de faire toujours mieux iraient presque à contre-courant de la modeste vie de pauvreté pour laquelle il a "signé" ! Mais qui a dit que les messagers de la parole du Seigneur doivent à tout prix être des êtres insignifiants ?!

Cela dit, le scénario, même s’il fait logiquement la part belle à Kolbe, nous parle aussi rapidement de Catherine Labouré et d’Alphonse de Ratisbonne : deux personnes ayant aussi été témoins d’apparitions mariales, deux personnes qui ont marqué Kolbe, deux personnes dont le "temps fort" nous est conté… Vertu pédagogique d’un album qui s’adresse à la jeunesse autant qu’aux adultes.

Le dessin réaliste et les douces couleurs rendent cette BD très agréable à lire d’autant qu’on y perçoit la part de documentation sur laquelle se sont appuyés les auteurs pour rendre leur exposé le plus fidèle possible aux personnages, aux lieux et même aux objets. Un cahier supplémentaire vient compléter la bande dessinée en fin d’ouvrage.

Un biopic en BD recommandé aux amateurs d’histoire et de biographies de personnages exceptionnels.
 

Par Sylvestre, le 15 septembre 2019

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