Une après-midi d'été
Assis dans la cuisine, le fameux Nonna, marin pêcheur avant la guerre, rebelle, dynamique, solidaire, taille des petites statuettes. Silencieux, méconnaissable, l’homme ignore la promesse qu’il avait faite à Perdrix : se marier ! Devant ce silence et malgré ses supplications, la belle n’obtiendra pas de réponse…
Que reste-t-il alors des marins et grands aventuriers du début du siècle, lorsqu’ils construisaient le phare du port contre les lois naturelles ?
Que reste-t-il des hommes et de leurs rêves, perdus au fond de leurs tranchées, dans le froid, sous les ordres de leurs supérieurs ?
Beaucoup de silence…
Par MARIE, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
2756002100
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Notre avis sur Une après-midi d’été
La guerre de 14, la « Der des der » qui ne le sera évidemment pas, inspire ici le talentueux et sensible auteur de « Trois éclats blancs ». Après avoir reçu le prix Goscinny en 2004 pour ce récit d’hommes (avec un grand H) Bruno Le Floc’h s’est lancé dans la suite de l’aventure de ces personnages. Reprenant l’histoire où il l’avait laissée, ces hommes sont propulsés de leur Bretagne aux tranchées du front, sales, gadoueuses et glaciales.
Les rêves disparaissent, les plus enthousiastes perdent allant et sourire, les moins chanceux se font tuer dès les premiers jours et les autres résistent, épuisés, maltraités par les autorités, mal nourris et sacrifiés.
L’auteur n’hésite pas à détailler un dialogue mettant en avant l’indifférence totale des gradés face au contingent que ce soit à propos de leurs conditions de vie, de leur résistance ou de leur nombre. Pas de gratuité donc pour cet album rempli d’humanité, dessiné magnifiquement dans un style ligne claire, au trait épuré mais suffisamment détaillé.
La mise en couleur très personnelle, insistant sur les roses et les bleus, couleurs douces et pastels utilisées en contre pied d’un récit noir et douloureux permet parfois de mettre en avant les inepties de la drôle de guerre telle cette bataille de boule de neige à laquelle Français et Allemands, jouent chacun dans leur camps !
C’est ainsi qu’il aborde aussi ce qui se passa plus souvent qu‘on ne le pense durant ce conflit : la prise de décision de certains gradés de respecter les hommes plutôt que les ordres. Ces trahisons valurent quelques vies sauves, quelques moments de répits mais également quelques fusillés.
Cet album est à découvrir absolument même si le thème est difficile et si l’injustice est encore bien présente. Le tact et l’élégance du dessinateur donne une certaine profondeur à l’histoire qu’on aborde de façon plutôt intime. Et c’est dans la discrétion aussi qu’on devine la terrible issue de certains des personnages. Fusillée, suicidée, même après l’armistice, la guerre n’a pas dit son dernier mot, autant le faire savoir. Cet ouvrage mérite largement qu’on s’y intéresse. Bravo !
Par MARIE, le 9 juin 2006